Si au plan local les populations ne semblent pas du tout satisfaites de la gestion du pays, cette impression n’est pas partagée à l’international où le pays ne cesse d’engranger des récompenses.
Les jugements de la population sur l’état du pays ne correspondent pas toujours aux points de vue des organismes internationaux. N’ayant recours ni aux mêmes outils ni à la même méthodologie, leurs de perceptions de la réalité sont très souvent divergentes. Les marques de reconnaissance décernées au pays et à ses dirigeants témoignent de ce qu’une bonne frange de l’opinion internationale pense que le Gabon se porte bien et est résolument en marche vers le progrès alors que les populations se disent accablées par leur vécu quotidien.
Après un «Green Ribbon Political Award» et une élévation au rang de conseiller spécial de chef Tchaman (tribu de l’ethnie Ebrié) en Côte-d’Ivoire pour Ali Bongo Ondimba, voici que le Gabon se voit propulsé à la première place des pays d’Afrique francophone selon l’indice des technologies de l’information et de la communication (IDI) de l’Union internationale des télécommunications. Dans ce contexte, la reconnaissance de la FAO pour les progrès exceptionnels réalisés dans la lutte contre la faim vient en rajouter une couche.
Si le pays se voit reconnu à l’international, sa population ne trouve pas des raisons de se réjouir. Non seulement, elle ploie sous les difficultés quotidiennes mais en plus, elle paraît concentrée sur ce qu’elle considère aujourd’hui comme une question d’honneur: «la détermination de la filiation et de l’éligibilité du président de la République». Au-delà, elle juge la résolution des crises socio-politiques et économiques urgentes.
Toutes ces distinctions suffiront-elles à apaiser le climat tendu qui prévaut actuellement ? Participeront-elles à réunir les filles et les fils du pays ?