Michel Levasseur, professeur émérite de l’université de Lille 2 et de l’université catholique de Louvain, a entretenu l’administration, le corps enseignant et les étudiants de la BBS School of Management jeudi 27 novembre dernier sur le thème « interrogations autour de l’appropriation durable et de la création de la valeur », au sein de ladite institution scolaire.
« Interrogations autour de l’appropriation durable et de la création de valeur » était le thème principal de la conférence animée par Michel Levasseur, professeur émérite de l’université de Lille 2 et de l’université catholique de Louvain en France.
Face à une assistance composée du corps administratif, du corps professoral et des étudiants, le professeur et auteur d’une dizaine d’ouvrages sur la finance, a déployé son intervention autour de six principales interrogations à savoir:
- Quelle place pour la finance d’entreprise?
- Que permet de saisir la finance?
- Que retenir de l’apport de la finance?
- Faut-il se préoccuper de la valeur créée?
- Quelles limites de l’appropriation de la valeur ?
- Quelle place pour l’objectif de générer (d’approprier) de la valeur?
A cet effet, le professeur a montré l’importance pour une organisation, de dépasser le cadre de la simple appropriation de la valeur pour s’interroger sur les processus de création de valeur pour la pratique d’une finance responsable.
« La thématique développée dans le domaine de la finance est à appréhender comme un outil de terrain, permet de construire et d’améliorer les opportunités récurrentes à saisir par les cadres dirigeants d’entreprises », a t-il souligné.
« L’apport essentiel de la finance réside dans son aptitude à mesurer la valeur appropriée par l’entreprise. L’approche oblige à des estimations fines de flux de trésorerie, au maniement de mesures de coût de capitaux et à une prise en compte continuelle de l’incertitude », a renchéri Michel Levasseur.
Venant au quatrième point, le professeur émérite a démontré qu’il ne faut pas se préoccuper de la valeur créée, car cela est inutile. En effet, il vaut mieux se fier à la concurrence pour répondre et vérifier cette question. Il est donc important de s’interroger sur ce qui se passe chez les concurrents.
De même pour Michel Levasseur, en entreprise, la fin ne justifie pas les moyens. Dans la même logique, la production de la valeur financière doit être au coeur des métiers, mais il ne doit pas être le premier métier de l’entreprise.
« Il est indispensable de dépasser le cadre de la simple appropriation de la valeur pour s’interroger sur les processus de création de valeur. L’appropriation étant de nature fondamentalement distributive, il faut aussi aborder les conséquences pour l’ensemble des parties prenantes, à savoir les employés, les clients, les fournisseurs etc… », a t-il ajouté.
Avant de conclure que « les dimensions éthiques de choix, leurs impacts sociétaux et environnementaux, les retombées sur la réputation de l’entreprise, sont autant de dimensions à intégrer pour pratiquer une approche fonctionnelle et responsable de la finance d’entreprise ».
Cette conférence a enregistré la présence, entre autres, du Président du Conseil d’Administration de la BBS School of Management, Henri Claude Oyima, et du directeur général de cette école, Octave Jockung Nguena.
Le professeur Michel Levasseur est détenteur d’un doctorat d’Etat en sciences de gestion ainsi que d’une agrégation en sciences de gestion. Il est fondateur de l’Association Française de Finance (AFFI). Auteur d’une dizaine d’ouvrages en Finance, Finance Internationale et Analyse gestion financière de l’entreprise, de Marché des capitaux, de Gestion de trésorerie. Il a aussi été fait commandeur de l’Ordre des Palmes Académiques.