Deux trafiquants ont été arrêtés le 30 novembre dernier à Port-Gentil en possession de près de 80 kg d’ailerons de requins.
La section de la police judiciaire de Port-Gentil a procédé, le week-end dernier, à l’arrestation de deux présumés trafiquants de requins et à la saisie de leur butin constitué uniquement d’ailerons dont le poids est évalué à près de 80 kg. Maintenus en garde à vue en attendant d’être présentés au juge, les deux indélicats, à savoir Abel Joseph Abaka Et Woniowei Igbosu devront répondre de leurs actes.
Selon l’ONG Conservation Justice, l’exploitation des requins n’est pas interdite mais nécessite des autorisations et le paiement des taxes y afférentes comme pour tout type de pêche. Or, au regard de la pression sur cette espèce, les autorisations pour le commerce d’ailerons ne sont plus délivrées par l’administration. «Le commerce d’ailerons est stoppé mais cela n’empêche pas le trafic d’ailerons de perdurer», indique l’organisation de protection de l’environnement.
L’aileron de requin représente le deuxième plus gros trafic au monde après la drogue. Cette partie de l’animal qui se vend très cher ne représente que 3% du poids des requins. Les défenseurs des animaux dénoncent, depuis de nombreuses années, cette pratique qui consiste à couper l’aileron, puis à remettre l’animal, encore vivant, à la mer. Malgré les nombreuses interdictions de vente de soupe d’ailerons de requins et la création de zones protégées, plus de 100 millions de requins sont encore tués chaque année dans le monde. Depuis quelques décennies, de nombreuses espèces de requins concernées par le trafic d’ailerons sont ainsi en voie de disparition. Certaines d’entre elles ont déjà perdu plus de 50% de leurs effectifs, voire 98%.
Le Gabon possède encore une faune et une flore exceptionnelles mais est aussi la cible de trafiquants en tout genre. Cependant, la lutte contre le trafic de ses ressources naturelles et notamment des ressources halieutiques doit s’intensifier. Et cela passe d’abord par un renforcement de la législation.