Libreville – ABAKA Abel Joseph et WONIOWEI Igbosu, sont deux ressortissants Nigérians qui ont été arrêtés dimanche à Port-Gentil par la Police Judiciaire (PJ) avec près de 80 kg d’ailerons de requins. Maintenus en garde à vue, ils ont été présentés au parquet de la République pour trafic d’ailerons de requins.
Les ressources halieutiques sont, rappelons-le, sous la responsabilité de la Direction Générale de la Pêche et de l’Aquaculture, qui doivent donc assurer le suivi de ce type de dossier pour vérifier l’origine et la destination des produits commercialisés illégalement ou non.
« L’exploitation des requins n’est pas interdite mais nécessite des autorisations et le paiement des taxes y afférentes comme pour tout autre type de pêche. Or, vu la pression sur les requins, les autorisations pour le commerce d’ailerons ne sont plus produites par l’administration. Le commerce d’ailerons est donc stoppé mais cela n’empêche pas le trafic d’ailerons de perdurer », a expliqué Paul Carl Fanga Moutopo, Directeur de Communication de l’ONG Conservation Justice.
Les ailerons ne représentent que 3% du poids des requins, mais le commerce illégal se focalise sur ces parties de haute valeur et qui sont destinées à la préparation de soupes en Asie.
« De nombreux pêcheurs rejettent les requins vivants après avoir coupé leurs ailerons. Ils meurent inévitablement pour un gaspillage énorme », a ajouté M. Fanga Moutopo estimant que le commerce illégal d’ailerons de requins crée une pression énorme sur les populations fragiles de requins.
Selon lui, certaines estimations considèrent que plus de 100 millions de requins sont ainsi tués annuellement dans le Monde. Depuis quelques décennies, de nombreuses espèces de requins concernées par le trafic d’ailerons de requins sont ainsi en voie de disparition et ont déjà perdu plus de 50% de leurs effectifs, voire 98% pour certaines espèces !
Le rôle des requins dans les Océans est pourtant capital en régulant certaines espèces. La décision historique du Chef de l’État gabonais Ali Bongo Ondimba de créer des parcs marins et de protéger et gérer durablement les ressources halieutiques a été félicité par la communauté Internationale lors du dernier sommet en Australie, qui vient de se clôturer.
Le Gabon regorge encore d’une faune et d’une flore exceptionnelles mais est aussi la cible de trafiquants en tout genre. La lutte contre le trafic de ses ressources naturelles et notamment des ressources halieutiques doit donc s’intensifier. Cela passe d’abord par un renforcement de la législation.