A la faveur d’une conférence de presse tenue le 15 janvier dernier à Libreville, le président du Rassemblement pour le Gabon (RPG), parti allié du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) a affirmé être victime d’une «discrimination intolérable» au sein de la Nouvelle Majorité Républicaine pour l’Emergence.
Paul Mba Abessole lors d'une sortie dans un village au nord du Gabon.
S’exprimant pour la première fois depuis les dernières élections locales, Paul Mba Abessole est revenu sur de nombreux points concernant la vie du pays. Pêle-mêle, il a abordé la problématique de la fraude, l’introduction de la biométrie dans le processus électoral, la situation au sein de la majorité, et la lutte contre la pauvreté à laquelle ait encore face le peuple gabonais.
En attendant que les contentieux électoraux en cours à la Cour constitutionnelle soient vidés pour que les villes et localités qui étaient disputées puissent se doter de conseils municipaux et départementaux, le président du Rassemblement pour le Gabon (RPG) a longuement critiqué l’organisation des dernières Locales. Qualifiant la biométrie de «façon-façon», il estime qu’elle a été un «bluff», le nombre important de centres de décisions ne pouvant aider à éliminer la fraude et autres manquements.
C’est pourquoi, il a souhaité que lors des échéances électorales à venir, il y ait réduction des centres de décisions. Autrement dit, l’homme se prononce pour le retrait pur et simple soit du ministère de l’Intérieur soit de la Cenap du processus d’organisation et de la gestion des scrutins au Gabon. «Si nous voulons arriver à des élections fiables, réduisons d’abord le nombre des centres de décisions. L’existence d’une gestion double, le ministère de l’Intérieur et la Cenap, est actuellement un gros handicap. Avec ces deux institutions, les élections vont être de plus en plus contestées», a-t-il analysé. Il en veut pour preuve le fait que les dernières locales aient, une fois de plus, plonger la classe politique dans des querelles et autres accusations de fraude.
Evoquant la situation de la majorité républicaine dont son parti est signataire de la charte constitutive, il dénonce une alliance de façade. «Nous vivons une discrimination intolérable. Aux dernières élections, chaque liste PDG avait, comme argent pour la campagne au moins 25 millions de francs, alors que les listes du RPG n’en avaient que 3 », assure-t-il, accusant : «Le PDG a été aussi très généreux pour ses taupes sous l’étiquette indépendante ou cachées dans des partis politiques, soit de l’opposition, soit de la majorité». Et d’asséner : «Le RPG a réussi à démasquer les grosses taupes qui étaient cachées en son sein».
S’agissant de la situation socio-économique du pays, il a condamné la situation dans laquelle se trouve le peuple gabonais, qui n’arrive toujours pas à assouvir ses besoins fondamentaux et vitaux.
Or, a-t-il dit, depuis trois ou quatre ans, le budget du pays est évalué à un peu plus de 3000 milliards de francs CFA. «Ce peuple, reconnaissons-le, est fâché et pleure en silence, surtout après les dernières élections locales», a-t-il lâché.