Des milliers de fonctionnaires sous créance auprès des établissements de crédits agréés de la place avaient certainement cru à un « cadeau de Noël » avant l’heure de la part du gouvernement. Habitués à être directement ponctionnés sur leurs salaires, la mesure gouvernementale de suppression des précomptes a eu comme effet de créer un désengagement total de ces agents envers leurs cocontractants. Au vu du risque systémique que cette décision constituait pour la stabilité financière du pays, le gouvernement a annoncé trois mesures importantes pour éviter la crise dans ce secteur.
CINQ mois après la décision de supprimer les précomptes sur solde des fonctionnaires, le gouvernement a convoqué, vendredi dernier, les responsables des établissements de crédits pour une série d’informations importantes.
Le ministre Christian Magnagna, en charge du dossier, a tenu à expliquer le bien-fondé de cette mesure qui part des nombreux dysfonctionnements ayant entraîné le surendettement de milliers de fonctionnaires gabonais : des taux d’intérêt excessivement élevés pratiqués par certains établissements, la faiblesse du contrôle exercé sur les établissements créanciers des agents publics, mais surtout le non-versement systématique des sommes prélevées par le Trésor public aux établissements créanciers, qui se chiffreraient à des dizaines de milliards de francs.