A deux ans de la prochaine élection présidentielle, la possibilité d'une candidature unique de l'opposition pour affronter Ali Bongo semble peu probable.
Depuis le retour du multipartisme en 1990, les leaders de l'opposition gabonaise n'ont jamais pu taire leur égo ou s'associer autour d'un projet commun pour fédérer leur union afin de présenter une candidature unique à une élection présidentielle.
Déjà en 1993, lors de la première élection présidentielle du pays, le président sortant Omar Bongo, affrontait une douzaine d'opposants parmi lesquels Paul Mba Abesssole, Pierre Louis Agondjo Okawe, ou encore Pierre Claver Maganga Moussavou. Face à l'émiettement des voix de l'opposition, Omar Bongo remporta l'élection au premier tour avec 51.20%.
En 1998, entre les deux challengers de l'opposition, Mba Abessole diminué par la division du Rassemblement National des Bucherons qui s’était scindé en deux (faction Mba Abessole et faction André Kombila), et Pierre Mamboundou auréolé du nouveau statut de leader de l'opposition, l'idée de s'unir autour d'une candidature unique était impensable.
Pour cause, les deux mastodontes de l'opposition comptent chacun sur une victoire s'appuyant essentiellement sur le vote ethnique. Une stratégie non payante qui permettra à Omar Bongo de remporter l'élection avec 66.99% de votants.
En 2005, Omar Bongo candidat à sa propre succession rebelote, en gagnant l'élection présidentielle avec 79.18% face à une opposition qui évolue toujours en ordre dispersé.
L'élection présidentielle anticipée de 2009 viendra conforter l'histoire, car face au candidat du Parti Démocratique Gabonais, Ali Bongo, les leaders de l'opposition habités par un égo et une absence de véritable vision de la gestion du pays, capable de les unir, iront une fois de plus, en ordre dispersé.
Même Casimir Oyé Mba ,se retirant de la course au fauteuil présidentiel, la veille de l’élection, ne donnera pas de consigne à ses électeurs.
Et Pierre Mamboundou, opposant historique acceptant mal la candidature du transfuge du PDG qu’était André Mba Obame, n'acceptera pas l’éventualité d’une candidature unique de l'opposition, encore moins en sa défaveur.
Suite à ses nombreux échecs dus à une absence de cohésion, les leaders de l'opposition réunis autour de Louis Gaston Mayila, de Zacharie Myboto, ou de Pierre Claver Maganga Moussavou créaient à Mouila en 2012, l’Union des Forces du Changement (UFC).
Mais à peine formée, cette coalition de partis politiques va se fracturer, faute cette fois-ci, d'une vision commune, entre l'une, toujours appelée UFC et dirigée par Louis Gaston Mayila, et l’autre, l’Union des forces de l’alternance (l’UFA) de Jules Aristide Bourdès Ogouliguendé.
Alors, pour 2016 : candidature unique ou guerre des égos ?
