En grève depuis le 26 du mois courant, le Syndicat national des enseignants et chercheurs (Snec) conditionne la reprise des cours et activités de recherche par le rétablissement des salaires de leurs collègues Raphaël Bandéga-Lendoye, Fabien Mbeng Ekorozock, Joseph John-Nambo et Roland Moutoumbou, suspendus depuis bientôt quatre ans suite à leur nomination dans le cabinet mis en place en janvier 2011 par André Mba Obame.
Le rétablissement, sans délai, des salaires, arbitrairement suspendus, des quatre enseignants-chercheurs membres du gouvernement alternatif mis en place par André Mba Obame le 25 janvier 2011, est le nouveau point de revendication du Syndicat national des enseignants et chercheurs (Snec).
En suspendant les enseignements pédagogiques et les activités de recherche le 26 novembre courant, les membres du Snec ont emboité le pas à leurs collègues en grève depuis le 24 novembre. Souvent traités d’égoïstes pour leur manque d’implication dans la recherche de solutions aux problèmes des leurs, notamment leurs collègues dont les salaires sont suspendus depuis bientôt quatre ans alors qu’ils continuent de dispenser leurs enseignements à l’Université Omar Bongo, les membres du Snec tentent de corriger le tir. Ils conditionnent désormais la reprise des activités par la remise intégrale, par les services compétents, de l’ensemble des bons de caisse dus aux quatre enseignants dont le seul tort est de militer dans l’opposition. Raphaël Bandéga-Lendoye (Premier ministre), Fabien Mbeng Ekorozock (ministre des Finances), Joseph John-Nambo (ministre de l’Intérieur) ou encore Roland Moutoumbou (ministre de l’Enseignement supérieur) reçoivent ainsi un soutien aussi inespéré que décisif.
En réalité, la situation de ces compatriotes s’explique mal ou difficilement. Car, selon certaines sources, n’ayant jamais été entendus par un conseil de discipline, ils ne peuvent faire l’objet de sanction. Leurs salaires sont donc débités toutes les fins de mois sans leur parvenir. Or, estime le président du Snec, une mesure conservatoire ne dure que quatre mois en non quatre ans. Et, si aucune sanction attestée par un acte juridique ou règlementaire notifiée aux intéressés n’est prise, ils recouvrent de fait la plénitude de leurs droits. «Ce qui n’a pas été le cas pour nos collègues, victimes de l’arbitraire», constate Jean-Remy Yama.
Outre cette question, qui constitue l’élément essentiel de cette nouvelle situation de cessation d’activités dans l’enseignement supérieur public du pays, le Snec exige également le paiement de la prime d’incitation à la performance.