Libreville – La compagnie pétrolière chinoise, Sinopec Addax Petroleum et l’Etat gabonais ont signé le 9 janvier dernier à Libreville un accord de fin de contentieux pour mettre en sourdine leurs querelles sur des champs pétroliers, a affirmé mercredi dans une conférence de presse le ministre gabonais du Pétrole, Etienne Dieudonné Ngoubou.
« L’accord de fin du contentieux qui vient d’être signé met un terme définitif à toutes les procédures judiciaires en cours entre l’Etat gabonais et Sinopec Addax Petroleum », a solennellement annoncé le ministre gabonais.
Selon le ministre, à travers cet accord, le pétrolier chinois reconnait « le préjudice causé à la République gabonaise par les faits qui lui sont reprochés ». Le texte défini un « cadre de partenariat entre les deux parties permettant une gestion plus efficiente des ressources pétrolières basée sur des objectifs techniques et financiers quantifiables ».
Les litiges entre le Gabon et Sinopec – Addax – Petroleum ont débuté depuis 2007. Selon le ministre Ngoubou, un audit sur les exercices 2005-2006 a révélé que la compagnie a dissimulée plusieurs informations, procédée à l’exportation des cargaisons de pétrole brut en méconnaissance de toutes les procédures douanières, fermé unilatéralement le champ pétrolier de la Remboué, bref une série d’infractions qui ont provoqué un manque à gagner de plus d’un milliard de dollars à l’Etat gabonais.
Le 5 juin 2012, l’Etat a décidé de ne pas renouveler le permis Panthère Nzé qui renferme le champ pétrolier d’Obangué, opéré par la compagnie chinoise. Se sentant lésée, la compagnie a introduit le 10 décembre 2012, une requête auprès du tribunal arbitral de la Chambre de commerce international (CCI) de Paris, aux fins de se voir rétablir ses droits et être indemnisée le cas échéant.
Le 10 septembre 2013, le tribunal arbitral de la CCI, présidé par le Suisse Pierre Yves Tschanz, a estimé que le Gabon avait pleinement le droit de ne pas renouveler le permis d’exploitation du champ d’Obangué, concédé à Addax Petroleum en 1997.
Au lendemain de cette décision, le groupe chinois avait indiqué qu’il préférait ouvrir des négociations « amiables » avec l’Etat gabonais. Ces pourparlers ont donc abouti à la signature le 9 janvier de l’accord de fin du contentieux.
Libreville a dit privilégié ses « relations d’amitié existant entre la Chine et le Gabon ». Le Gabon souhaite ainsi apaiser le climat des affaires afin d’attirer le maximum d’investissements directs étrangers (IDE).
Sinopec Addax Petroleum n’est pas le producteur pétrolier majeur au Gabon. L’activité est dominée par les groupes français Total et anglo-néerlandais Shell. Plusieurs compagnies exercent dans le riche domaine pétrolier gabonais depuis près d’un siècle mais c’est pour la première fois qu’il tel litige s’est produit avec autant de gravité, rappelle-t-on.