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Lâché par la Présidence, que va dire Akassaga aux juges ?
Publié le mercredi 26 novembre 2014   |  Gabon Review


Serge
© Autre presse par DR
Serge Williams Akassaga Okinda, ancien maire du 3è arrondissement de Libreville


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L’ancien maire du 3è arrondissement de Libreville, Serge Williams Akassaga Okinda, officier d’état civil qui avait établi l’acte de naissance querellé de l’actuel chef de l’Etat gabonais, doit préparer sa défense. Alain-Claude Billie By Nzé avait déjà annoncé que c’est à lui qu’il faut s’adresser.

Serge Williams Akassaga, maire du 3ème arrondissement de Libreville de 2008 à 2012, avait établi, en mai 2009, un acte de naissance comportant des vices de forme à Ali Bongo. La règle est que la retranscription de l’acte de naissance original de tout enfant né à l’étranger, se fasse à la mairie du 1er arrondissement. Il ne lui revenait donc pas, en tant que maire d’un autre arrondissement, d’établir cet acte de naissance. De plus, l’acte comporte les noms «Ali Bongo Ondimba» au lieu d’«Alain Bernard Bongo». D’autres défectuosités ont miné cette démarche administrative. Au moment où des plaintes pleuvent sur cette affaire, l’opinion se demande comment l’intéressé va se défendre devant les juges si ces plaintes venaient à prospérer.

Lors du meeting du Front uni de l’Opposition organisé à Port-Gentil, le 22 novembre dernier, l’un des principaux responsables de cette coalition, Jean de Dieu Moukagni Iwangou, président de l’UPG (aile dure) et (ancien) magistrat hors hiérarchie, a donné à l’assistance des informations relatives aux plaintes déposées par des personnalités et par le Front. L’une d’elles, a-t-il dit, concerne Serge Williams Akassaga sur, justement, l’établissement de l’acte de naissance querellé. Or, on le sait, lors de son dernier passage sur les ondes de la radio internationale RFI, le porte-parole de la présidence de la République, Alain-Claude Billie By Nzé, estimait qu’il ne revenait pas à Ali Bongo de se justifier sur cet extrait de naissance, précisant à Christophe Boisbouvier qui l’interviewait qu’il fallait plutôt poser la question à «l’officier d’Etat-civil qui l’avait établi». «Ce n’est pas vous-même qui établissez votre acte de naissance, il y a un officier d’état-civil qui le fait, c’est à lui qu’il faut poser la question». Serge Williams Akassaga venait ainsi d’être lâché.

Selon des proches de Serge Williams Akassaga, l’ancien maire du 3ème arrondissement n’avait que peu goûté cette sortie d’un Conseiller éminent du Palais du Bord de mer. Ce lâchage en direct, cette mise à l’index que d’aucuns ont qualifié de maladresse, ont été peu appréciés par l’intéressé. Se confiant à Gabonactu.com, le 12 novembre dernier, en marge de la conférence de presse donnée par Jean Boniface Assélé, il a littéralement menacé de rompre le silence : «Je parlerai et il est peut être temps de le faire», a-t-il laissé entendre. Que va-t-il donc faire si, par hasard, il venait à être convoqué au tribunal ? Va-t-il préserver ses (bonnes) relations avec la famille d’Ali Bongo et s’auto-accuser ou va-t-il, pour rendre gorge à Alain-Claude Billie By Nzé qui, selon Jean-Boniface Assélé, «multiplie les gaffes à chacune de ses sorties médiatiques», expliquer tout le processus lié à l’établissement de cet extrait, quitte à citer son prédécesseur à cette mairie d’arrondissement, Jean-Boniface Assélé, auteur d’un premier acte de naissance établi à Ali Bongo en février 2000 ?

«Bien que la détermination de Jean de Dieu Moukagni Iwangou et la qualité de ses coéquipiers du Front uni de l’opposition ne suffisent pas à décider la justice gabonaise d’ouvrir de tels dossiers, il reste que ce dossier d’acte de naissance ne sera pas enterré comme d’autres l’ont été», a asséné Jean-Maurice Moussavou, membre d’un parti de l’Union des forces du changement (UFC). Ce dossier justifie à ses yeux le raidissement actuel des leaders de l’opposition. En exigeant des explications à Serge Williams Akassaga, le Front de l’opposition pour l’alternance prend le risque d’un combat frontal pour modifier à son profit le rapport de forces au plan de la bataille judiciaire. Jean de Dieu Moukagni Iwangou, le plus sourcilleux des juristes de l’opposition, ne veut visiblement pas s’en laisser conter. Il connaît, au moindre mètre carré, les coins et recoins du palais de justice, et il maîtrise les méthodes de ses anciens collègues. Selon un magistrat qui connaît bien l’ancien directeur général de l’Ecole nationale de la Magistrature, «Jean de Dieu Moukagni Iwangou sait dans quelle plaie planter le couteau pour que toute irrecevabilité devienne suspecte, que tout rejet de plainte montre à l’opinion tout entière que l’Etat de droit tant clamé et proclamé n’est pas encore installé dans les têtes et les esprits de ses congénères». Et comme l’avait dit un homme politique français, «le risque est mon lot, j’ai évacué la peur», le leader de l’UPG-Loyaliste est sûr de son fait.

Serge Williams Akassaga ne pouvait s’attendre à autre chose de la part d’hommes et de femmes à qui il semble manifester de la haine. Chaque manifestation -meeting, marche ou causerie-, le voit toujours à la manœuvre pour empêcher les leaders et militants de l’opposition de jouir de leur liberté d’expression et de mouvement. A Libreville, le 13 novembre dernier, il aurait fait partie des organisateurs de la «contre-marche» de l’opposition. À Akébé, quelques semaines auparavant, une causerie de Jean Ping avait pratiquement été perturbée par l’ancien élu de ces quartiers à la diversité reconnue. Jusqu’à Bruxelles, il aurait tenté de perturber une conférence donnée par Jean Ping dans la capitale de l’Europe. Membre du Centre des libéraux Réformateurs (CLR) de 2000 à 2012, Serge Williams Akassaga qui s’était essayé à la politique à Okondja, briguant même avec peu de succès un siège de député dans cette localité, est revenu refaire la politique dans le troisième arrondissement de Libreville. Lors de sa démission du CLR en 2012, cet ancien «lieutenant» du Général Assélé avait rejoint le Parti démocratique gabonais (PDG) dont il est aujourd’hui membre du Conseil national.

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