Considérant qu’«un peuple sans histoire manque de repères», qu’il peut être assimilé à «bateau sans gouvernail», un comité s’est réuni il y a plusieurs mois, avant de rendre public le résultat des échanges et consultations initiés avec plusieurs notables de Port-Gentil. Ainsi, le 22 novembre dernier était signé l’acte de naissance officiel de la Convention «Ngam’Ayong». Présentée par son président provisoire comme «une structure apolitique» dont la signification française est «la solidarité», la nouvelle entité entend être une plateforme d’échange, de valorisation culturelle, de promotion, de développement économique et social exclusivement dédiée aux Fangs de Port-Gentil. Se défendant de toute forme de repli identitaire, comme pour prévenir d’éventuelles critiques, les initiateurs de cette entité affirment qu’elle «se détermine (…) comme le fruit issu de la somme de (leurs) essais infructueux et de (leurs) échecs antérieurs voulus et/ou entretenus».
C’est, en tout cas, la profession de foi de Léon Ababé, qui invite la population fang à un sursaut d’orgueil et à la mise en pratique effective de la solidarité. «Entre nous il n’y a plus de tabou, il y a plutôt un dialogue franc et direct», a lancé le président provisoire, ajoutant : «Plus nous dialoguons, mieux nous évitons des incompréhensions souvent source de déchirures inutiles». Aussi, a-t-il demandé aux uns et aux autres de demeurer «unis et solidaires» face à la chose commune, non sans insister sur le caractère apolitique de «Ngam’Ayong» qui, dit-il, comporte en son sein des individus d’appartenance politique diverse. «Ngam’Ayong ne s’occupe pas des choix des uns et des autres, mais uniquement de la personne tant que celui-ci est fang», a-t-il déclaré, avant de décliner les prochaines actions de la jeune structure.
En effet, si une conférence-débat publique sur «la migration des peuples fang», animée par des enseignants et chercheurs, à l’instar du Pr Ange Ratanga Atoz, a été annoncée à Port-Gentil pour le 29 novembre courant, «Ngam’Ayong» entend intervenir dans l’appui et le développement de micro-projets dans les domaines culturels, économiques et agricoles.