La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) organise depuis le 21 novembre courant à Libreville, un forum national de la sécurité sociale dans le cadre de ses 50 ans d’existence. Une occasion d’esquisser les contours de la sécurité sociale de demain.
Le ministre de la Santé et de la Prévoyance sociale a ouvert les travaux du forum sur les «Défis et enjeux du futur», en présence du ministre de la Justice, du secrétaire général de la présidence de la République ainsi que des partenaires internationaux tels que la Conférence interafricaine de la prévoyance sociale (Cipres), l’Association internationale de sécurité sociale(ISSA), l’Interafricaine de la prévention des risques professionnels (IAPRP) et nationaux à l’instar de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), le Fonds nationale d’aide sociale (FNAS). Ouvrant les travaux, Jean-Pierre Oyiba a souhaité que ces assises puissent favoriser une réflexion objective sur les réformes en matière de protection sociale au Gabon. Il a indiqué qu’il revient à l’Etat d’initier et de favoriser la politique de solidarité intra et intergénérationnelle. De même, il a relevé qu’une réforme doit s’appesantir sur les 4 piliers que sont une stratégie clairement affichée, un plan d’action construit, un pilote bien identifié et une conduite de changement adaptée. En plus, a-t-il précisé, il faut un séquençage, en ce sens que la réforme doit être pragmatique, contrôlable et avoir une plateforme basée sur la performance des systèmes.
Des propos soutenus par le directeur général de la CNSS. Selon Désiré Lassegué, cette structure reste confrontée à un double défi : assurer la pérennité des régimes existants tout en procédant à l’extension de la protection sociale à de nouvelles populations et à risques non encore couverts. D’ores et déjà, les études actuarielles de 2005 et de 2013-2014 ont permis d’identifier les menaces qui pèsent sur cette structure. De même, elles ont abouti à des propositions de réformes et au développement de nouveaux produits de protection sociale. «Il serait présomptueux de croire que la CNSS, la CNAMGS et le FNAS peuvent, à eux seuls, résoudre ce problème national», a déclaré Désiré Lasségué, indiquant par ailleurs que le dialogue social tripartite, pour une meilleure protection sociale des familles et de leurs ayants-droits, est le socle à partir duquel le Gabon doit construire un avenir social serein et pérenne.
Revenant sur le parcours de cette institution vieille de 50 ans, son directeur général a indiqué qu’elle a eu une vie émaillée de temps forts et de périodes difficiles qui ont parfois fait douter de sa pérennité. «Des efforts de gestion et les réformes engagées progressivement lui ont permis de continuer à offrir ses prestations à ses affiliés», a-t-il dit avant de s’interroger : «Mais est-elle tirée d’affaires ?» Ce forum a donc pour ambition de réfléchir sur les réformes et les moyens à mettre en œuvre pour que les structures de protection sociale du Gabon et en particulier la CNSS ne puissent pas mettre la clé sous le paillasson dans les prochaines années.
Pour cette première journée, Gabriel Zomo Yébé, enseignant d’économie à l’UOB, a délivré un propos introductif dans lequel il a présenté les différents éléments qui peuvent conduire à l’inspection ou à la pérennité des structures de protection sociale au Gabon. S’en est suivi la présentation des études actuarielles par le directeur général de la CNSS. On y apprend que la CNSS pourrait cesser de fonctionner d’ici à 2028 si rien n’est fait par palier le problème de financement des prestations. L’on réfléchira également sur «la consolidation des régimes de base» et sur l’«extension et élargissement de la couverture sociale». Le forum se déroule du 21 au 22 novembre 2014.