Le meeting que doit donner le Front de l’opposition pour l’alternance, ce samedi 22 octobre 2014 à Port-Gentil, a été l’objet de traquenards tandis que des contre-manifestations sont programmées au même moment dans la capitale économique.
L’ancien président de la Commission de l’Union africaine, un des leaders du Front de l’opposition pour l’alternance est arrivé le 21 novembre 2014, en matinée, à Port-Gentil accompagné de Jacques Adiahenot, un autre leader du Front. Les autres leaders de cette frange de l’opposition gabonaise (Jean Eyeghe Ndong, Zacharie Myboto, Paulette Missambo, Paul Amoughe Mba, Luc Bengono Nsi…) sont attendus ce 22 novembre en matinée. Ils prendront tous part à un grand meeting qui se tient ce samedi à partir de 14 heures au stade Pierre Claver Divungui.
L’annonce de l’arrivée des leaders du Front a plongé la capitale économique dans une psychose au point où le Gouverneur, Martin Boguikouma, est passé sur les chaînes de télévision locales apporter des précisions et démentir certaines informations qui circulent dans la ville. La première autorité de la province a ainsi annoncé que la marche que voulaient organiser les militants du Parti démocratique gabonais (PDG) n’a pas été autorisée et n’aura en conséquence pas lieu. Concernant le meeting du Front uni, il a avancé que les organisateurs ont tout d’abord sollicité la Foire municipale Pierre Louis Agondjo Okawé, mais la Mairie ayant organisé un concert en ces lieux à la même date et à la même heure, ils n’ont pu avoir gain de cause. C’est ainsi qu’après avoir autorisé le meeting, il a cédé «gracieusement» aux organisateurs du meeting le stade Pierre Claver Divungui. Martin Boguikouma a tenu à préciser qu’aucune marche n’est autorisée dans la journée du 22 novembre 2014. Il a par ailleurs rassuré les populations sur les rumeurs d’un couvre-feu circulant dans la ville. «Il n’y a pas de couvre-feu», a déclaré le Gouverneur de l’Ogooué Maritime.
Une autre sortie médiatique enregistrée dans la soirée du vendredi 21 octobre, est celle de l’Union du peuple gabonais (UPG, tendance Mboumba Nziengui). Son Coordonnateur fédéral pour l’Ogooué-Maritime, Jean de Dieu Amalé, est en effet passé sur une chaîne de télévision locale lire un communiqué demandant à tous les militants de l’UPG de ne pas se rendre au stade pour assister au meeting du Front. Mais le vice-président de l’UPG, tendance Moukagni-Iwangou, Jean Jacques Mbourou Colombo, a, en revanche, appelé tous les militants de l’UPG à se rendre massivement au meeting organisé par l’opposition.L’homme a d’ailleurs été aperçu en compagnie de Jean Ping, devant la résidence de celui-ci au quartier 25 Logements dans la soirée du vendredi.
Une chose est certaine, le meeting du Front aura bel et bien lieu ce 22 novembre avec la bénédiction des autorités locales. Mais même si la marche du PDG a été interdite, les adversaires du Front de l’opposition ont mis d’autres stratégies en place pour empêcher l’opposition de mobiliser. C’est le cas de ce grand concert offert aux Port-Gentillais, par le maire de Port-Gentil avec plusieurs artistes venus de Libreville. Un concert qui va démarrer au même moment que le meeting. On annonce la sortie d’une association regroupant tous les Fangs vivants dans la capitale économique, prévue dans l’après-midi à la Foire municipale. Présidée par un homme d’affaires de la localité, l’association Ngam’Ayong serait cornaqué, se raconte-t-il, par le Porte-parole de la Présidence de la République, Alain Claude Billie By Nze.
«Tous ces stratagèmes ne fonctionneront pas. Les Port-Gentillais qui souffrent n’iront pas voir les artistes se trémousser. Les Fangs de Port-Gentil n’iront pas à ce rassemblement bidon qui met à mal l’unité nationale. Nous sommes convaincus qu’ils feront tous le déplacement du stade Divungui pour suivre le discours de la vérité pour le changement tant attendu», confie André Mbourou, président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Ce qui reste à démontrer.
«Nous exposerons ce qu’est le Front aux Port-Gentillais. Nous n’allons pas dévoiler toutes les stratégies mais il faudrait que les Gabonais sachent que leur pays est en danger, qu’il est mal géré. Et nous pensons, nous qui avons été avec le père, que ça se passe très mal, que le fils n’avait pas l’étoffe pour gérer ce pays», a avancé Jacques Adiahénot, donnant ainsi un avant goût de ce que sera la rencontre du stade Divungui.
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