La consommation de produits pétroliers en Afrique croît de 5% par an, pour une demande qui aura augmenté de 70% d’ici 2025 en raison de la forte démographie du continent, ont estimé jeudi des experts du secteur.
"L’Afrique connaît une forte croissance de consommation des produits pétroliers de l’ordre de 5% l’an", a affirmé le président de l’Association des raffineurs africains (ARA), le Gabonais Pierre Reteno-N’Diaye.
"Cette croissance conduira à une hausse de 70% de la demande qui s’élèvera d’ici à 2025 à 300 millions de tonnes", a poursuivi M. Reteno-Ndiaye, en marge d’une rencontre internationale regroupant les 37 pays membres de l’ARA à Abidjan.
L’Afrique subsaharienne représente les deux tiers de cette croissance, le reste revenant aux pays du nord du continent.
"La forte démographie du continent, qui enregistre également une croissance de 6 à 10% de son économie", tire cette consommation qui concerne notamment le gasoil et l’essence, selon l’expert.
Toutefois, les structures de stockage et de distribution pour répondre aux besoins croissants font énormément défaut. "Une telle croissance ne pourra être absorbée que si l’Afrique dispose d’infrastructures de raffinage, de stockage et de distribution moderne, opérant en toute sécurité et fonctionnant de façon optimale", a averti Enerste Yao Yao, un pétrolier ivoirien.
La Côte d’Ivoire, pays de transit vers les pays enclavés ouest-africains, aspire à devenir "un hub pétrolier" dans la région, a annoncé le ministre ivoirien du Pétrole et de l’Energie, Adama Toungara, lors de cette rencontre.
M. Toungara a annoncé la construction très prochaine d’un "dépôt massif de stockage" devant faire passer la capacité du pays de 300.000 mètres cubes actuellement à 1,3 million de mètres cubes en 2015 et 2,4 millions de mètres cubes en 2020.
Le pays, qui produit actuellement 40.000 barils par jour, encourage les compagnies pétrolières à prospecter dans ses eaux, dans l’espoir qu’elles y découvrent des réserves voisines de celles, importantes, trouvées au large du Ghana.