Réagissant à son tour contre le climat particulièrement tendu ces dernières semaines, l’Union des femmes du PDG a récemment organisé une rencontre pour dire «non» à la violence.
Si elles ont prévu organiser, dans les semaines à venir, plusieurs manifestations et rencontres dans le but de conscientiser les populations sur la nécessité de parvenir à un apaisement du climat social, les femmes du Parti démocratique gabonais (PDG) ont initié une rencontre en vue de faire entendre leur sentiment.
Le 19 novembre dernier, elles ont initié des échanges auxquels prenaient part quelques experts et chercheurs en sociologie. «Nous nous sommes dit qu’il était temps de faire entendre la voix des femmes pour dire «non» au désordre», a déclaré la déléguée nationale de l’Union des femmes du PDG (UFPDG), justifiant cette initiative menée au moment où le «distingué camarade-président», Ali Bongo, fait l’objet de vives critiques. Disant agir pour prévenir une flambée de violence, et se remémorant les mouvements sociopolitiques ayant conduit à la Conférence nationale de 1990, Chrystel Limbourg Iwenga a lancé : «Nous ne volons pas revivre 90 !» Pour elle, les récents troubles enregistrés dans la capitale sont à prendre en considération et nécessitent que chacune des parties concernées réfléchisse aux conséquences des actions menées. «Pour nous qui avons vécu 90, et pour d’autres qui ont vécu des évènements similaires, nous ne voulons pas de désordre ni de déstabilisation malicieuse de notre pays», a-t-elle martelé avant d’exhorter les différents acteurs à «enlever (leurs) vestes partisanes pour ne revêtir que des vêtements de patriotes».
Pour Chrystel Limbourg Iwenga, il s’agit notamment pour la branche qu’elle dirige de veiller à la préservation d’un climat social apaisé. «Arrêtez ! Il y a des limites que vous ne devriez pas franchir», lance-t-elle en guise de message d’avertissement aux manifestants. Et d’ajouter, un brin moralisatrice : «La politique n’est qu’un combat d’idées. Attendez tout naturellement que le moment des élections présidentielles arrive, et à ce moment vous sortirez tout l’arsenal que vous avez prévu pour séduire les populations.»
Si elle a espéré que le message parvienne aux intéressés, la déléguée nationale de l’UFPDG a tenu à glisser avec malice, comme pour répondre aux adeptes de la théorie de la «victoire volée» à l’issue du scrutin de 2009 : «Nous avons choisi depuis 2009 un président de la République et nous entendons aller jusqu’au bout de son mandat, quitte à le lui renouveler si l’ensemble des populations estime que (ledit) mandat est satisfaisant.» Un soutien à Ali Bongo si naturel et prévisible que son effet reste à démontrer.