Ainsi que l’a annoncé un communiqué de presse du Comité des droits de l’Enfant, relayé par l’agence Xinhua, le 14 janvier dernier, les enfants devraient désormais pouvoir déposer plainte auprès de l’Organisation des nations unis (ONU) pour d’éventuels violations spécifiques de leurs droits. En effet, alors que le projet semblait hors de portée en raison de nombreuses réticences de la part de plusieurs dirigeants de pays, son aboutissement, à en croire les responsables l’Unicef, est visiblement en bonne voie, le Costa Rica ayant adhéré à la Convention y relative. Une information saluée par les défenseurs des droits de l’enfant.
Ainsi, le Gabon, seul pays du continent à avoir ratifié ce « Troisième Protocole facultatif à la Convention de l’ONU sur les droits de l’enfant », aura prouvé sa volonté d’en finir avec nombre de critiques et accusations qui le présentent et plusieurs de ses dirigeants comme insensibles aux actes de violence infligés aux plus jeunes sur son territoire. Des critiques qui, à tort ou à raison, ont tout de même permis de sortir les autorités gabonaises en charge de la sécurité publique du mutisme et de la léthargie dans lesquels il semblaient se complaire devant le phénomène des « crimes rituels » dont la majorité des victimes sont des enfants ou des adolescents. Pour tenter de se dédouaner, mais davantage pour mériter sa place à la tête du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, il était donc plus que nécessaire que le Gabon paraphe ledit protocole. Comme pour laver son image entachée par la vague de tueries et de violences infligées aux plus jeunes dont les médias nationaux et internationaux ont fait leurs choux gras, il y a quelques mois.
Avec l’adhésion du Costa Rica, l’entrée en vigueur du texte proprement dit pourra dorénavant être envisagée dès le mois d’avril 2014. D’autant plus que le Comité des droits de l’enfant requérait dix adhésions au moins pour sa mise en pratique. A cet effet, le Comité, constitué de 18 experts indépendants, avait établit un protocole visant une procédure de communication dans le but de protéger expressément le droit des enfants à une voie de recours en cas de violation de leurs droits. Ainsi, les enfants, à titre individuel ou en groupe, seront en mesure de poursuivre judiciairement leur « bourreau ». Les accusations devraient par ailleurs concerner des fautes telles que la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants.
Toutefois, indique-t-on, seuls les enfants issus des pays ayant adhéré au protocole facultatif établissant une procédure de communication pourront déposer une plainte. A ce jour, les pays qui, en plus du Gabon, ont ratifié ce protocole dit « facultatif » sont l’Albanie, l’Allemagne, la Bolivie, l’Espagne, le Gabon, le Monténégro, le Portugal, la Slovaquie, la Thaïlande et le Costa Rica, relève l’agence de presse Xinhua.