Alors que les relations de la majorité au pouvoir avec les forces vives de la nation deviennent de plus en plus tendues, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et chef du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca) exhorte les autorités gabonaises à ouvrir un franc dialogue en vue d’un apaisement du climat social. Ayant rencontré le Premier ministre, Daniel Ona Ondo, le 17 novembre courant, il estime que l’heure est à la préservation de la paix sociale. Aussi, insiste-t-il sur ce facteur important, en attirant l’attention du gouvernement sur les mouvements actuels de revendication et de protestation susceptibles de compromettre la stabilité du pays.
S’inscrivant dans la perspective des scrutins à venir, le chef du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca) émet le vœu que toutes les forces sociales se parlent pour consolider les acquis de la Conférence nationale de 1990 et trouver des solutions concertées aux défis qui interpellent le pays et la sous-région. «Il est important d’aller à ces consultations électorales dans un climat d’apaisement et de fraternité», dit-il, à quelques semaines du renouvellement du Sénat, prévu le 13 décembre et à près de 20 mois de la présidentielle de 2016. Affirmant que «l’exclusion est source de conflits et de tensions», il invite les autorités nationales, à donner des gages d’une plus grande ouverture, en vue de favoriser l’expression concrète du pluralisme politique et du débat d’idées. De même, à travers ce communiqué publié le 18 novembre dernier, le chef du Bureau de l’Unoca dit plaider pour «un accès équitable des différents courants socio-politiques aux médias publics ainsi que pour le développement d’une presse indépendante au service de la paix et de la bonne gouvernance». Une pierre dans le jardin de Gabon Télévision, principale chaîne publique.
Ayant devisé, tour à tour, avec une délégation de l’Union Nationale conduite par Zacharie Myboto, Jean Eyeghe Ndong et Paulette Missambo, avec le secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG), Faustin Boukoubi, et avec Jean Ping, l’ancien président de la Commission de l’UA, par ailleurs membre du Front de l’opposition pour l’alternance, Abdoulaye Bathily s’engage dans une opération de diplomatie préventive. «Le Gabon doit rester un modèle de stabilité en Afrique. Je compte sur la sagesse des dirigeants, des leaders d’opinion et de l’opposition ainsi que des membres de la société civile pour qu’il garde cette belle réputation», affirme-t-il. Sans doute, une façon de rappeler aux différents acteurs l’importance d’un climat apaisé pour de meilleures discussions. Espérons dès lors qu’il soit entendu.