Libreville– Lors de sa communication de presse lundi 13 janvier dernier à la chambre de commerce de Libreville, l’ex premier ministre candidat indépendant à la conquête de l’hôtel de ville de Libreville a présenté ce qui serait sa position dans la perspective de la désignation du Maire de Libreville, malgré l’annonce du positionnement de Rose Christiane Ossouka Raponda par le Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir).
L’homme politique dit garder intactes ses chances d’être élu Maire de Libreville sachant que ce sont les conseillers élus qui votent le Maire. Certes il s’agit d’une lecture élémentaire de la loi, mais celle-ci ignorerait le fait partisan ou politique qui reste déterminant pour l’élection du maire depuis 1996 au Gabon.
En effet, selon la loi, le Maire de Libreville est élu par les 150 conseillers municipaux de Libreville dont, actuellement, les 59 du PDG, les 48 des indépendants ‘’ Libreville pour tous’’ et les 42 du Centre des Libéraux Réformateurs (CLR, majorité au pouvoir). Et Jean Eyeghe Ndong de s’en remettre aux votes des conseillers municipaux quelque soit leur coloration politique pour le voter Maire de Libreville.
Outre que son précédent appel à la cogestion de Libreville par les trois forces en présence participait déjà de cette même logique légaliste qui ignorerait l’appartenance politique, ce qui est la vraie portée politique de son discours actuel qui franchit en réalité le Rubicon d’une cogestion de Libreville avec le PDG et le CLR, donc de la non opposition.
Ainsi pour ceux qui savent lire entre les lignes, Jean Eyeghe Ndong n’a de cesse de répéter depuis son appel à la cogestion du conseil municipal de Libreville, qu’il ne compte pas y jouer le rôle d’opposition, mais qu’il compte en faire partie du bureau pour cogérer.
Une position qui pourrait apparaitre téméraire si l’on considère que le PDG et le CLR sont politiquement liés par la charte de la majorité républicaine pour l’émergence qui devrait amener le CLR à donner ses 42 voix à Rose Christiane OssouKa Raponda, déjà présumée forte des 59 voix des conseillers du PDG.
Et au pire des cas que semble vouloir éviter Jean Eyeghe Ndong, constituer une majorité absolue CLR- PDG qui l’écarterait du bureau du conseil municipal pour lui tailler le rôle d’opposition municipale, comme pour le PDS à Port- Gentil et la liste indépendante Missambo à Lastourville.
L’autre pendant de ce refus de positionnement dans l’opposition municipale de l’ancien Premier ministre et ses colistiers, rejoindrait en un autre sens la déclaration du secrétaire général du PDG, Faustin Boukoubi au sortir du 14 décembre dernier, sur ce que Jean Eyeghe Ndong avait été élu au 2e arrondissement de Libreville par les pédégistes.
D’où que pour la future l’élection du maire de Libreville, l’ancien Premier ministre pourrait bien encore compter sur les voix des conseillers municipaux pédégistes, ce qui serait un vrai coup de surenchère que de témérité politique, renchéri par ce que certaines têtes de listes PDG et leurs colistiers qui sont déçus de ne pas avoir été positionné par le parti pour l’hôtel de ville, pourraient bien vouloir le lui faire payer en tournant casaque.
Tout comme les possibles rancœurs et ressentiments accumulées entre le PDG et le CLR pendant la campagne électorale, avec leur paroxysme d’emprisonnement de colistiers et menaces d’invalidations des candidatures CLR, risquent tout aussi de virer au comportement électoral revanchard des conseillers céléristes contre la candidate PDG par ailleurs collègue de la ministre de la justice au Gouvernement.
Bref, Nza fe devrait avoir à l’esprit toutes ces considérations pour prétendre à des votes de conseillers municipaux de Libreville qui tiendraient compte de sa position de candidat indépendant et non de l’opposition, qui plus est un ancien dignitaire du PDG, natif de Libreville et potentiel profito-situationniste des rancœurs et ressentiments de quelques conseillers céléristes contre le pouvoir PDG.