La Banque mondiale prévoit dans son rapport sur les «perspectives économiques mondiales», publié le 15 janvier, une croissance supérieure à 5% par an en Afrique entre 2014 et 2016.« Les perspectives de croissance en Afrique subsaharienne demeurent supérieures à 5 % l'an de 2014 à 2016 et les afflux de capitaux étrangers continueront à un rythme supérieur aux apports de capitaux dans les autres régions y compris en Asie, si on les rapporte aux PIB des pays respectifs », souligne Andrew Burns, l’économiste de la Banque mondiale, responsable du rapport.
Pour la première fois depuis trois ans, l’institution a également revu à la hausse ses prévisions de croissance à l’échelle internationale sur fond de reprise dans les pays industrialisés. Evoquant un «tournant», la Banque mondiale a indiqué que la croissance de l'économie mondiale devrait s'accélérer cette année pour atteindre 3,2 %, contre 2,4 % en 2013, et se renforcer à nouveau les deux années suivantes pour s'établir à 3,4 % en 2015 puis 3,5 % en 2016.
Les nouvelles prévisions de la Banque mondiale, dont la mission principale, aux côtés du Fonds monétaire international (FMI), est d'aider au rattrapage des pays en développement, tablent à la fois sur une consolidation de la reprise aux États-Unis, en Europe et au Japon, autrement dit dans les pays riches, et sur un renforcement de la croissance des économies émergentes.
«Cinq ans après la crise financière, l'économie mondiale donne des signes de reprise cette année grâce au redressement des pays à revenu élevé», se félicitent les auteurs du rapport de la Banque mondiale ; indiquant que la croissance des pays riches passera de 1,3 % en 2013 à 2,2 % cette année avant de se stabiliser à 2,4 % en 2015 et 2016.
Les inquiétudes qui avaient germé au printemps 2013 sur la soutenabilité de la croissance dans les pays émergents paraissent, d’autre part, en partie surmontées. Un taux de croissance de 7,2 % est attendu cette année pour l'Asie de l'Est et Pacifique (7,7 % pour la Chine et de 6,2 % sur l'Inde).
Avec la reprise et l'atténuation des mesures de relance monétaire qui a débuté ce mois-ci aux États-Unis, la Banque dit par ailleurs s'attendre à une remontée progressive des taux d'intérêt.
«Le renforcement de la reprise dans les pays à revenu élevé est une très bonne chose, mais il s'accompagne d'un risque de perturbations à mesure que la politique monétaire se resserre», précise l’économiste de la Banque mondiale, responsable du rapport. «À ce jour, le retrait progressif des mesures d'assouplissement quantitatif s'est déroulé en douceur, mais, si les taux d'intérêt devaient augmenter trop rapidement, les entrées de capitaux dans les pays en développement pourraient chuter de 50 % ou plus pendant plusieurs mois et peut-être plonger certains des pays les plus vulnérables dans la crise», avertit Andrew Burns.