Les industries de la création représentent en Afrique 5,2% du Produit intérieur brut (PIB) et environ 5,3% du total des emplois, a appris APA mercredi à l’ouverture d’une conférence internationale organisée par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) en collaboration avec l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et le gouvernement ivoirien. Selon le Directeur de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), Koré Sery, le paysage musical moderne de ce continent et de la région est l'un des plus variés et des plus dynamiques. Seulement, a-t-il regretté, « l'insuffisance des investissements dans le secteur culturel, la gestion souvent inadaptée des droits de propriété intellectuelle et l'omniprésence du piratage font que les artistes parviennent difficilement à vivre de leur art ». M. Sery a déclaré à cet effet que son organisation a engagé une série d'initiatives en vue de la professionnalisation et de la structuration des industries culturelles et du renforcement des infrastructures nécessaires à la protection efficace et à la gestion effective des droits. Il a par ailleurs souligné l'actualisation du cadre juridique qui selon lui, a connu des avancées considérables avec l'adoption du traité de Beijing en 2012 et du traité de Marrakech signé cette année 2013. Selon Fousséni Dembélé,Directeur de cabinet du ministre ivoirien de la culture et de la francophonie, Maurice Bandama Kouakou, le cœur de l'activité musicale, c'est-à-dire répéter, se produire, enregistrer, utiliser des instruments a été en grande partie touché par l'usage du numérique.
« Tout se passe comme si l'être concret du musicien était absent des analyses sur la musique digitale. Aujourd'hui les jeunes naissent avec le numérique, ils se saisissent immédiatement et intuitivement de tous ces outils », a-t-il dit.
M. Dembélé a par ailleurs indiqué que si le numérique peut être la promesse d'un plus large accès aux œuvres de l'esprit, il peut aussi créer de très grandes inégalités dans sa maîtrise, générer de nouvelles fractures et fragiliser les ressorts économiques de la création.
« L'Etat doit s'engager pour faire du numérique un moyen d'enrayer ces inégalités », a-t-il ajouté. L'objectif de ces assises d'Abidjan est d'appuyer la professionnalisation des musiciens, des groupes de musique pour contribuer à la structuration d'une filière musicale créatrice d'emplois et de revenus, d'une part et d'autre part, à l'affirmation d'une identité et à assurer la diversité culturelle.
De nombreux sujets notamment le « cadre juridique », ou encore « le numérique fait apparaitre de nouveaux modèles d'entreprises », meubleront ces assises de la capitale économique ivoirienne auxquelles participent des experts africains du monde des arts et de la culture.