L'Afrique avance, bien sûr, et se consolide de l'intérieur. Mais de là à affirmer qu'une personne sur trois appartient désormais à la classe moyenne, il y a un pas... que la BAD franchit un peu vite.
Johannesburg, Cape Town, Sun City... Ils ont entrepris un long périple en Afrique du Sud pour leurs dernières vacances d'été. Vingt jours de safari, de balades en bateau et de flâneries dans les allées du Maponya Mall de Soweto pour cette famille camerounaise de cinq personnes. Budget : 2,3 millions de F CFA (3 500 euros), hors billets d'avion. Onéreux ? Peut-être. Mais pour cette dentiste et ce pharmacien installés à Yaoundé, les vacances, c'est sacré. Et tant pis si, au retour, il a fallu encore débourser 4 500 000 F CFA pour la scolarité des enfants.
Nos deux Camerounais font partie de cette classe moyenne africaine naissante qui se distingue tant par ses revenus (700 000 F CFA chacun) que par son mode de vie, souvent occidentalisé. Publiée le 27 octobre, une étude de la Banque africaine de développement (BAD) élargit encore cette catégorie : elle affirme qu'après une décennie de hausse du niveau de vie, 34 % des Africains, soit environ 370 millions de personnes, appartiennent à cette classe moyenne selon les standards africains (des revenus compris entre 2,2 et 20 dollars [entre 1,8 et 16 euros] par jour et par personne).
C'est en Afrique du Nord que cette classe moyenne se développe le plus : 77 % des habitants en font partie. L'Afrique centrale suit avec 36 %, devant l'Afrique australe, qui arrive en troisième position, presque à égalité avec l'Afrique de l'Ouest (34 %). L'Afrique de l'Est est bonne dernière.... suite de l'article sur Jeune Afrique