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Vie chère au Gabon : Accusé Bolloré, levez-vous !
Publié le mercredi 19 novembre 2014   |  Gabon Review


Vincent
© Autre presse par DR
Vincent Bolloré, patron du Groupe Bolloré


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Au motif qu’elle contribue à grever le pouvoir d’achat, un collectif d’ONG gabonaises assisté de l’avocat au Barreau du Gabon, Bhongo Mavoungou entend obtenir l’annulation de la convention de concession passée le 15 mai 2007, entre l’État gabonais et le groupe Bolloré Africa Logistics.

Déboutées par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), trois ONG, à savoir : Association jeunesse sans frontière dirigée par Guy René Mombo, S.O.S Consommateurs présidée par Christian Abiaghe, et TIME conduite par Me Aiméry Bhongo-Mavoungou, ont décidé d’attaquer Bolloré Africa Logistics devant le conseil d’État. Pour elles, le partenariat entre le géant français et l’Etat gabonais, dans le cadre de la gestion des ports, ne se justifie pas. «Cette convention est un scandale. Comment comprendre que Bolloré s’octroie un monopole pour la gestion de nos ports. Et cela sans le moindre respect de la législation du pays, notamment de l’article 6 de la loi 5/89 sur la concurrence au Gabon, du décret n°1140/PR du 18 décembre 2002 portant Code des marchés publics et de l’article 47 de la Constitution qui dispose que «toute attribution d’un monopole fait l’objet d’un texte législatif ?», s’est interrogéMe Aiméry Bhongo-Mavoungou lors d’une conférence de presse, le 17 novembre dernier, avant de trancher : « Rien de tout cela n’a été respecté».

Si pour certains, il y a lieu de craindre que la réaction de la justice nationale ne soit pas à la hauteur de cette affaire, pour les initiateurs de cette plainte il s’agit de rendre au Gabon sa souveraineté alimentaire et commerciale : «La voie du droit, est la voie royale», indiquent-ils. «Si Bolloré a pu graisser quelques pattes pour s’octroyer un privilège aussi énorme pour nous affamer, nous-mêmes, nous nous levons aujourd’hui comme un seul homme pour récupérer ce qui nous appartient», a déclaré l’avocat, qui dit être convaincu que les juridictions gabonaises liront le droit en annulant purement et simplement cette convention qualifiée de «honteuse».

Selon les plaignants, le monopole, à travers la concession pour la construction, l’aménagement, la gestion et l’exploitation du terminal à conteneurs du Port d’Owendo, fait en sorte que les prix des produits de première nécessité atteignent des proportions déraisonnables, obérant ainsi le pouvoir d’achat des Gabonais. En clair, pour eux, les conséquences d’une telle situation sont néfastes, comme le confirment certaines études qui démontrent que «les coûts trop élevés du transport maritime, du camionnage, de l’acconage, de la manutention et du transit font en sorte que le prix du kilogramme de riz, aliment de base du Gabon, soit 3 à 5 fois plus élevé que dans le reste de la région». Et il en va ainsi pour l’ensemble des produits de consommation. Une analyse confirmée par un analyste de la vie économique, qui explique que «pour un kilogramme de riz importé, la manutention représente 32% du coût, lorsque le camionnage entre en ligne compte à hauteur de 25%. Le transit, transport inclus, représente quant à lui en moyenne 20% du coût et les redevances portuaires 10%. Ainsi, si le kg de riz coûte 700 francs chez le boutiquier du coin, sachez que 500 francs seront consacrés au remboursement des coûts d’importation de la marchandise». «Nous ferons en sorte que cesse cette aliénation. Nous devons reprendre en main notre port, l’ensemble de nos matières, de nos ressources qui nous ont échappé jusqu’à présent», a assuré Aiméry Bhongo-Mavoungou.

Au-delà de cette saisie judiciaire, le collectif des ONG annonce également une grande marche prévue le 21 novembre prochain. «Le pouvoir s’arrache, il ne se donne pas. Nous allons marcher sur Bolloré, récupérer notre souveraineté parce que ce port est à nous», concluent les ONG.

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