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Affaire Péan : Entre manipulation, surenchère et guerre médiatique
Publié le mardi 18 novembre 2014   |  Gabon Review




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Affirmant prévenir l’opinion contre les risques de déstabilisation du pays, une vidéo dont le commanditaire et l’auteur restent inconnus, accuse l’opposition et la société civile d’avoir conçu un plan en 5 étapes pour renverser le pouvoir établi. Jean Ping, Marc Ona Essangui et Marcel Libama sont nommément mis en cause.

Depuis le déclenchement de l’«affaire Péan», l’atmosphère tend à se dégrader au fil des jours. Les différents acteurs politiques et familiaux de ce curieux vaudeville pièce n’ont pas arrêté de s’accuser mutuellement, de mentir ou de travestir la vérité. Le nombre de plaintes annoncées ou déposées depuis lors n’a d’ailleurs fait qu’ajouter au côté surréaliste de cette affaire sur laquelle le principal concerné ne s’est toujours pas exprimé. Surréaliste ? En effet, alors que les 2 camps sont désormais entrés dans une guerre médiatique, une vidéo diffusée le 12 novembre dernier est venu en rajouter au climat déjà tendu entre le pouvoir et l’opposition. Accusant nommément plusieurs personnalités de l’opposition et de la société civile de vouloir «déstabiliser» le pays, la vidéo dont l’auteur et le commanditaire restent inconnus, présente Jean Ping comme un «pompier pyromane». Selon le narrateur, l’ancien président de la Commission de l’UA, qui fait de plus en plus figure de probable challenger d’Ali Bongo en 2016, ferait partie des commanditaires du livre de Pierre Péan, «Nouvelles affaires africaines – Mensonges et pillages au Gabon».

Ainsi, «ne disposant pas de suffisamment d’arguments pour attaquer le président Bongo Ondimba sur son bilan, l’opposition (aurait convaincu) Pierre Péan de lui prêter sa plume dans un livre à charge contre Ali Bongo Ondimba», croit savoir la voix off du documentaire qui ajoute : «M. Péan, estimant ne pas avoir été bien rétribué de son livre sur les biens mal acquis, accepte immédiatement l’offre». Dès lors, prétend-il, une stratégie malsaine visant à dégager Ali Bongo du pouvoir par la force est mise en branle. Celle-ci se décline en 5 étapes : «Produire une raison crédible de manifester», «Manifester et créer le chaos», «Profiter de la confusion et de la proximité des forces de l’ordre pour créer des incidents que l’on imputera aux mêmes forces de l’ordre», «Accuser la police de ces incidents diffusés sur les réseaux sociaux et à travers la presse internationale» et «Créer le chaos et renverser le pouvoir». Si cette vidéo suscite des interrogations sur ses véritables desseins, pour de nombreux partisans de l’opposition, elle est sans conteste une initiative des cercles du pouvoir. Pour eux, le fait que la vidéo ait été diffusée sur les réseaux sociaux la veille du dépôt de la plainte contre Ali Bongo pour «inscription de faux en écriture publique» vient conforter la thèse selon laquelle elle a été faite dans le but noircir l’action des membres de l’opposition. «Jusqu’où ira cette affaire ?», s’interroge-t-on déjà par crainte d’une nouvelle escalade.

Pourtant, si le narrateur, qui prétend que Jean Ping bénéficie du soutien de Marc Ona Essangui et Marcel Libama, assure que ce «message» est diffusé dans le but de «prévenir les Gabonaises et Gabonais du risque de manipulation qu’ils courent tous», tout porte à croire qu’il s’agit, ni plus ni moins, d’une autre forme de «manipulation», savamment orchestrée. «Que ceux qui veulent prendre le pouvoir par la force commencent d’abord par envoyer leurs propres enfants manifester avant d’envoyer les enfants des autres dans la rue», conclut la voix off da la vidéo. Tout ça sent le «complot», est-on tenté de dire.

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