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Marche et contre-marche : Du 2 poids, 2 mesures ?
Publié le dimanche 16 novembre 2014   |  Gabon Review


La
© Autre presse par DR
La marche de l’opposition : un pétard mouillé


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Alors que le ministère de l’Intérieur avait interdit toute marche vers le palais de justice, visant manifestement l’opposition, une marche a été approuvée et organisée par quelques centaines de jeunes «pro-Ali Bongo».

Si le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de l’Immigration et de la Décentralisation l’a fermement interdite aux membres du Front de l’opposition pour l’alternance, une marche a pourtant été initiée par un collectif constitué de quelques centaines de jeunes en soutien à Ali Bongo le même jour aux abords du palais de justice à Libreville. Ce qui n’a pas manqué de surprendre les observateurs, qui n’ont cessé d’ergoter sur la partialité de l’administration et des institutions. En effet, alors qu’un communiqué pour le moins menaçant avait été diffusé dans la nuit du 12 au 13 novembre sur Gabon Télévision, selon lequel Guy-Bertrand Mapangou rappelait que toute marche ou occupation de l’espace public en République gabonaise était soumise au respect de la loi du 8 juin 1960, l’on comprend mal comment et davantage pourquoi la manifestation des «pro-Ali Bongo» a été approuvée ? Le ministre de l’Intérieur ferait-il de la complaisance ou du 2 poids, 2 mesures ?

Pour des observateurs, un fait un désormais évident : «Au Gabon, en des circonstances comme celle-ci, la loi est appliquée pour les uns au détriment des autres». Sinon, comment comprendre que tôt dans la matinée, une dizaine d’autobus arborant des affiches ayant pour message «Ali est bel et bien gabonais», «Vous tapez à côté, c’est lui notre président», transportaient chacun une quinzaine de jeunes en provenance de divers quartiers de Libreville, pour les disséminer aux abords du palais de justice et au rond-point de la démocratie, sous l’œil flegmatique des agents des forces de sécurité.

Au Gabon, les organisateurs d’une manifestation publique sont contraints de se plier au dépôt d’un document qui précise «le but, le lieu, le jour et l’heure», pour un délai de 3 ou 15 jours au plus tard. Les jeunes manifestants transportés jusqu’au palais de justice dans des bus loués par des organisateurs non identifiés jusque-là, ont-ils satisfait à cette exigence ? Si la réponse vraisemblablement négative à cette question est évidente, pourquoi leur manifestation a-t-elle été encadrée par la gendarmerie nationale au lieu d’être dispersée comme cela aurait dû être le cas ? Seul le ministre de l’Intérieur le sait. Pourtant, l’air grave et certain de sa fermeté, Guy-Bertrand Mapangou a lancé : «Nous entendons (…) faire respecter l’ordre, la discipline et l’Etat de droit sous toutes ses formes, en veillant particulièrement à l’application des dispositions légales en matière de libertés publiques auxquelles nous sommes soumis.». On ne demande qu’à y croire.

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