Tel qu’annoncé depuis quelques jours sur les réseaux sociaux, la marche des membres du Front Uni de l’opposition pour l’alternance a bel et bien eu lieu. Mais, contrairement à l’effet espéré par les leaders du mouvement, la mobilisation n’a pas été au rendez-vous. Pétard mouillé. Coup d’épée dans l’eau. Echec. Autant de termes pour définir le revers essuyé ce jeudi par Jean Ping et ses amis qui, saisissant l’occasion du livre de Pierre Péan, « Nouvelles affaires africaines », ont tenté une fois de plus, de faire dans la récupération politique et pousser la jeunesse gabonaise dans la rue.
En réponse à l’appel lancé par le FUOPA, quelques centaines de sympathisants, mille, tout au plus, se sont rendus sur le lieu devant servir de point de départ à la marche.
En tête de file, Ping, Myboto, Adiahénot, Amoughé Mba, Bengone Nsi et le Dr. Louma.
On note cependant l’absence très remarquée de Jules Aristide Bourdès Ogouliguendé, ou encore Bruno Ben Moubamba de l’UPG.
Bruno Ben Moubamba qui s’est très clairement désolidarisé de ce mouvement qu’il juge « irresponsable », a par ailleurs confirmé sur les réseaux sociaux, l’échec cuisant de la manifestation.
« Zéro marcheur à Kinguélé », a-t-il claironné sur sa page Facebook, à l’endroit d’Iwangou Moukagni qui, en violation de la décision prise par l’UPG, camp Mboumba Nziengui, a engagé le parti de feu Pierre Mamboundou dans la manifestation.
« Les Gabonais ne sont pas des marionnettes. Que les enfants de ces gens-là descendent d’abord dans la rue. Si on les voit. On viendra. Ca suffit d’envoyer au casse-pipe les enfants des autres. Tout ça pourquoi ? Parce que nous sommes pauvres ? », s’est indigné, Kenneth Maganga, internaute gabonais.
Quelques centaines de manifestants pour une dizaine de leaders politiques. A travers cet exercice qu’il voulait révolutionnaire, Jean Ping vient de prendre l’amère mesure de sa cote de popularité à peine plus importante que celle d’un leader étudiant.
A noter que la mobilisation continue tout de même, le cortège se trouvant actuellement au Tribunal de Libreville pour le dépôt d’une plainte tel qu’annoncé dans le communiqué paru dans Echos du Nord ce lundi 10 novembre.
Au moment où nous publions cette dépêche, on notera qu’il n’y a eu, pour l’heure, aucun affrontement, pas plus qu’il n’y a eu de blessés, du côté des marcheurs comme chez les forces de l’ordre.
Mais le rassemblement qui a débuté en fin de matinée à l’ancienne Sobraga, a été très rapidement dispersé par les forces de l’ordre qui ont usé de bombes lacrymogènes.