Alors que d'importants progrès ont été réalisés dans la lutte mondiale contre Ebola, de hauts responsables de l'ONU ont appelé jeudi à multiplier les efforts mondiaux afin de contrôler la propagation de l'épidémie.
L'Envoyé spécial du Secrétaire général pour Ebola, le Dr. David Nabarro, et le chef de la Mission des Nations Unies pour l'action d'urgence contre Ebola (MINUAUCE), Anthony Banbury, ont fait le point jeudi devant l'Assemblée générale des Nations Unies sur l'épidémie qui affecte l'Afrique de l'Ouest.
Dans son exposé, M. Banbury a mis l'accent sur la nécessité de déployer davantage de personnels de santé dans les zones isolées. Il a insisté sur le fait que l'accent devait être mis sur le renforcement de la mobilité des équipes et la prévention de la propagation du virus aux pays voisins, le Mali et le Nigéria, qui ne disposent pas des infrastructures capables de répondre à des situations de crise.
"Sur le terrain, on me l'a rappelé à chacune de mes visites, les répercussions sont catastrophiques, sur le plan sanitaire mais aussi au niveau psychologique, le virus générant la peur et modifiant les comportements quotidien", a-t-il déclaré. "Les activités commerciales sont durement frappées dans les trois pays car les marchands ont peur de venir en ville. En Guinée, la production du café a chuté de 50%".
David Nabarro a mis l'accent sur les "ajustements collectifs permanents" à apporter face à une crise sanitaire en perpétuelle évolution, à commencer par la nécessité d'étendre l'emprise de l'action de la communauté internationale sur les régions les plus reculées touchées par Ebola.
Il a estimé qu'une assistance devait être prêtée à titre préventif aux pays voisins où l'épidémie ne s'est pas encore déclarée, dans la mesure où ils sont particulièrement exposés.
De son côté, la Cheffe de cabinet du Secrétaire général, Susana Malcorra, a attiré l'attention sur la nécessité de planifier la riposte internationale à plus long terme, "car les conséquences sanitaires, économiques, politiques et sociales de l'épidémie sont colossales".
Au total, plus de 14.000 cas d'Ebola ont été enregistrés et 5160 décès signalés jusqu'à maintenant, principalement au Libéria, en Guinée et en Sierra Leone, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).