Libreville – Assurément, le syndrome gabonais bien connu de ‘’l’attente du dernier moment’’ n’a pas été observé en cette entame de la campagne électorale en vue de l’élection le 14 décembre prochain des conseillers départementaux et municipaux dans toute l’étendue du territoire national.
En effet, prévue pour durer du 4 au 13 décembre à minuit, suivant le calendrier électoral proposé par la commission électorale nationale autonome et permanente (Cénap) et entériné par le conseil des ministres, la présente campagne électorale débute donc tambours battants.
Pour son meeting d’ouverture de campagne à Libreville, le Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir) a choisi la place de l’indépendance ou esplanade de l’hôtel des Monts de cristal en face de la préfecture de police de Libreville, bondé de monde en ce mercredi 4 décembre, arrosé de fines pluies par endroits qui n’ont visiblement pas affecté l’allant des pédégistes, présentés par certains comme les favoris de cette élection locale.
De leur coté, les indépendants dont le candidat tête de liste au 2e arrondissement de Libreville, Jean Eyeghe Ndong, a choisi lui la chambre de commerce de Libreville pour lancer sa campagne pour la conquête de l’hôtel de ville de Libreville, la capitale gabonaise.
Dans ce camp des indépendants à Libreville, se font d’entrée de jeu remarquer les affiches qui vont certainement parer ou encombrer les rues et murs de Libreville, c’est selon. Notamment celles de Chantal Myboto au premier arrondissement de Libreville, dont les dimensions et la qualité atteste des moyens colossaux fourbis par cette candidate indépendante mais proche de l’opposition, tendance ex union nationale.
De même, déferlent déjà dans les rues de Libreville, les affiches du CLR (Centre des Libéraux Réformateurs, majorité au pouvoir) de Jean Boniface Assélé dans son arrondissement de prédilection (3ème), preuve que le célèbre Général se serait certainement rassuré de ce que ses colistiers arrêtés pourront faire appel de leur éventuelle condamnation qui s’en retrouverait suspendue et sans force exécutoire, ni caractère définitif.
Reste que ‘’Tonton associé’’ aura fort à faire avec la liste PDG au troisième arrondissement, dont on dit qu’elle a été particulièrement bétonnée pour que le CLR ‘’trouve garçon’’ en face, même si de fait ce sont des dames de hauts calibres qui sont têtes de liste, à l’instar de Laure Olga Ngondjout, Patience Dabany et la ministre du budget Rose Christiane Ossouka Raponda.
A noter à Port-Gentil l’initiative louable du gouverneur de l’Ogooué Maritime Martin Boguikouma qui a appelé les têtes de listes à l’apaisement et la tranquillité lors de cette campagne électorale, dans une capitale économique du Gabon, marquée par une histoire de précédents de manifestations politiques et populaires houleuses et débordantes en 1990 et 2009 notamment. Certes les contextes ne sont pas du tout le même, mais prévenir vaut mieux que guérir.
Et il serait de bon aloi que les autres gouverneurs des provinces en fassent de même pour un scrutin sans heurts ni rancœurs.
Pour l’appréciation des forces en présence, il est à relever le nombre des listes PDG, 125 à lui tout seul, lors de cette élection, qui dénote de l’implantation nationale de ce parti par rapport aux autres, indépendamment du fameux argument des moyens du parti au pouvoir car avant, il y a que, il n’y a ni force que d’hommes.
Suivi du CLR et du RPG (Rassemblement Pour le Gabon, majorité au pouvoir) avec une trentaine de listes chacun. Viennent ensuite respectivement, le 7MP (les 7 merveilles) et le PDS (Parti Démocrate Socialiste, opposition), 24 listes chacun, l’Adere (alliance démocratique et républicaine, majorité au pouvoir), environ une vingtaine de listes, l’UPG (l’Union du Peuple Gabonais, opposition), 17 listes, le PGCI (Parti Gabonais du Centre Indépendant ; majorité), une quinzaine, le BDC (bloc démocratique chrétien, majorité) onze listes, le PSD (parti social démocrate, opposition) 10 listes, le CDJ (congre pour la démocratie et la justice, opposition), 6 listes et l’ANG (alliance pour le nouveau Gabon) 4 listes, soit au total, 13 partis politiques engagés dans cette élection, alors que le Gabon en compte 52.
De façon schématique, on constate donc qu’à la ligne de départ, l’opposition compte 85 listes contre 125 listes pour le PDG. Mais que le rapport en nombre de listes opposition-majorité est plus ou moins équilibré par les l06 listes des autres partis de la majorité et la centaine de listes des indépendants dont les transfuges de l’ex union nationale, parti de l’opposition dissout.
Il s’agirait donc bien des ce matin du 4 décembre 2013, d’une course ouverte en termes de nombres de candidatures tous azimuts qui devraient donc s‘armer de projets, stratégies et discours convainquant pour les 500 000 électeurs enrôlés qui auront simultanément ou concomitamment la période du 3 au 12 décembre pour retirer leur carters d’électeurs dans les mairies.