Adopté sous le règne du premier Président de la République gabonaise, prolongé au début de l’ère Omar Bongo puis pratiqué par intermittence, le service militaire est en passe de voir à nouveau le jour. Objectif : tenter d’endiguer le phénomène de la délinquance Face à la recrudescence de la délinquance juvénile, le gouvernement gabonais, depuis de nombreuses années cherche des voies et moyens pour endiguer le phénomène qui, de plus en plus, tend à devenir un véritable problème de sécurité nationale. S’il est démontré que la prison et notamment les conditions qui y prévalent ces derniers temps sont loin de permettre une meilleure réintégration des jeunes adolescents coupables de délinquance, pour le Président de la République, il existe d’autres moyens, et le service militaire civil en est un.
En effet, à l’occasion de son adresse aux Forces de sécurité et de défense dans l’après-midi du mercredi 8 janvier 2014, lors de la présentation des vœux de ces derniers à son endroit, le chef de l’Etat s’est dit fortement préoccupé par la recrudescence de la délinquance des jeunes. Pour lui, et conformément à l’axe n°9 de son projet de société « L’Avenir en confiance », portant sur « la lutte contre les inégalités, la pauvreté et l’exclusion », il est nécessaire de renouveler sa volonté de mettre les jeunes au cœur de son mandat. Les textes régissant le service militaire en République gabonaise n’ayant jamais été abrogés, selon Ali Bongo, leur actualisation aux fin de faire face, non seulement à la délinquance des jeunes mais également au surpeuplement des prisons nationales seraient désormais plus que nécessaires dans la résolution de certains difficultés liées aux jeunes pour le moins désœuvrés et souvent à l’écart du système éducatif et social gabonais.
Le service militaire, à en croire le chef de l’Etat, viendrait de ce fait en appui au programme d’aide à l’éducation des jeunes Gabonais incarcérés dont le lancement, grâce à la Fondation Sylvia Bongo Ondimba, a récemment été effectué à la prison centrale de Libreville. Dans une version plus souple et uniquement réservée aux jeunes prévenus incarcérés, le retour de ce service permettra de canaliser un nombre conséquent d’adolescents en proie aux violences de tous genres. Un objectif de réduction des cas d’agression, de vol et d’incivisme est également visé dans l’évocation d’une telle procédure. Reste à savoir quelles seront les modalités de sa mise en pratique et son véritable apport dans la réduction des actes de violence perpétrés par les jeunes à travers le pays et principalement la capitale, Libreville.