L’année qui commence ne sera pas de tout repos pour la jeune Agence nationale des l’urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre (ANUTTC). Un peu plus de deux ans après sa création, suite à la mise en quarantaine de plusieurs cadres et responsables de l’ancien ministère en charge de l’Habitat, le nouvelle structure est déjà en proie à de vives critiques de la part des usagers. En cause : des prétendues malversations en son sein.
Si lors du lancement de ses activités, la Direction générale de l’ANUTTC, dans une opération de charme déclarait sa volonté de « convaincre les différents interlocuteurs du bien-fondé de des réformes engagées par les pouvoirs publics en vue d’une gestion plus performante des questions liées à l’aménagement des parcelles de terrains à bâtir, à la délivrance des titres fonciers », l’objectif principal était d’en finir avec un ensemble de malversations dans lesquelles étaient passés maîtres des cadres et agents de l’ancien ministère de l’Habitat débarqués par Ali Bongo en octobre 2011.
Pourtant, ces derniers mois, de nombreuses contestations se sont manifestées à travers le pays et particulièrement dans la capitale où des individus ont manifesté leur colère en raison du retour des actes liés à la vente illicite des terrains censés être privés, l’occupation illégal de certains terrains et même la spéculation des titres fonciers. L’un des faits impliquant certains agents de la jeune agence a d’ailleurs été relayé par quelques médias nationaux ces deux dernières semaines : celui de Raphaël Lendoye qui, selon des dires n’a pas jusqu’à ce jour tenu sa promesse de restituer les sommes prélevées à ses présumés victimes. L’on en appelle désormais à la vigilance et surtout à la fermeté du directeur général François Auguste Akomezogho.
De plus, le quotidien L’Union, dans sa livraison du mercredi 8 janvier 2014, a remis au goût du jour un vieux dossier : un collectif de 200 individus habitant au tour du bassin versant d’Awendjé se serait insurgé contre le dépôt d’une demande de régularisation foncière dans le quartier par une société, Deficob, vraisemblablement bien avancée au niveau de l’ANUTTC, depuis la date du 15 avril 2013. Une demande dont la copie aurait été interceptée par des jeunes du quartier. Une autre copie, cette fois signée par la responsable du guichet unique de l’ANUTTC, Agnès Régine Okomo ép. Ango, à en croire le journal, expose l’agence à des soupçons de complaisance vis-à-vis de ladite société au détriment des populations de la section GF1 du plan cadastral de Libreville. En effet, plutôt que de se rendre elle-même sur les lieux, prévoyant le litige, l’ANUTTC aurait donné quitus à Deficob de procéder au recensement, à l’identification des propriétaires et de trouver une entente avec ces derniers. Un vice de procédure parfaitement lisible sur toute la ligne qui n’est pas pour honorer la jeune agence.
Ainsi entre de forts soupçons d’attribution de parcelles de terrain présentées comme « en carence d’investissement » à quelques demandeurs dans la zone d’Angondjé, des cas d’extorsion d’argent aux fins de « réservations » et la reprise en force du phénomène de vente de terrains de gré à gré, il apparaît évident que le démarrage des activités de l’ANUTTC n’est pas exempt de reproche. L’année 2014 s’annonce donc pour ses responsables comme une année de tous les défis. Le premier étant de conquérir la confiance des populations. Chose qui, on le pressent, est loin d’être acquise.