Au moment où le climat social connait une relative accalmie, le syndicat national des agents de la marine marchande (Synamm) a lancé, le mardi 8 janvier 2014, un mouvement de grève «illimitée» dont l’objectif est d’interpeller les autorités de tutelle sur de nombreux points relatifs à leur situation professionnelle et administrative, ainsi qu’il en avait déjà été l’occasion en mars 2011 et en janvier 2013.
Justifiant la grogne des membres du Synamm, Alain Patrice Loko, le président de l’organisation syndicale a déclaré : «La grève qu’on a décidée de lancer est une grève qui, normalement devait démarrer plutôt parce qu’on a laissé à l’administration le temps de réagir par rapport aux différents points de revendication que nous avons déposés sur la table des négociations. Par ces revendications, il y a un certain nombre d’arrêtés qui concernent le fonctionnement de la Direction générale de la Marine marchande qui sont aujourd’hui caduques.»
Pour cause, a-t-il indiqué : «L’activité maritime est une activité qui évolue rapidement. Il faut donc à chaque fois adapter les textes en fonction de l’évolution des activités. Or, aujourd’hui on se rend compte que la Direction générale de la Marine marchande (DGMM) est en retard de près de 40 ans. Ce n’est plus un secret pour personne.» D’autant plus, estime-t-il que «près de 90% des échanges du Gabon avec l’extérieur passent par la mer». Pour les agents en fonction à la Marine marchande gabonaise, la grève dite illimitée qu’ils ont engagée vise un meilleur encadrement de leur activité professionnelle par le biais d’une «actualisation» de leur situation administrative, mais surtout, réclament-ils de meilleures conditions de travail et de rémunération.
A cet effet, Alain Patrice Loko a pointé du doigt la caducité de plusieurs textes, à l’instar du «Statut particulier des agents de la DGMM». Pour lui, «la Marine marchande est, comme partout ailleurs, un corps paramilitaire. [Ce qui implique que] nous devons nous vêtir de nos uniformes pour aller sur le terrain afin de procéder aux opérations de contrôle des navires.» De plus, relève-t-il, «il y a un texte qui réglemente les activités de la DGMM, notamment l’arrêté n°33. C’est sur la base de ce texte que les amendes sont fixées. Or, à ce jour, [le taux prélèvement de] ces amendes est dépassé en raison de la caducité dudit arrêté établi autour des années 1985-86. Le texte ne correspond donc plus aux réalités du moment.»
Ainsi, les agents qui ont dit ne lever leur grève qu’à la condition d’une véritable discussion avec les responsables de l’institution, attendent que leurs revendications soient enfin prises en compte et réglées une bonne fois pour tout, afin d’éviter un nouveau retour des tensions. Pour l’heure, c’est le statu quo, fait remarquer l’ensemble des syndiqués.