2 mois après l’arrestation du président de l’Union pour la nouvelle République (UNPR), impliqué dans une affaire de contrefaction de billets de banque, plus rien n’a filtré sur ce dossier. Le présumé coupable est désormais en liberté provisoire.
Le 18 septembre dernier, Louis-Gaston Mayila, plusieurs fois ministre, ancien président du Conseil économique et social, était arrêté pour une affaire de fausse monnaie puis, placé sous mandat de dépôt, le 25 du même mois. Pris d’un malaise en prison, il avait été transféré à la clinique Chambrier. Depuis lors, plus rien n’a filtré sur ce dossier. Au point que l’opinion en est arrivé à se demander si la persistance de son malaise n’est pas «un subterfuge pour (le) soustraire des griffes de la justice».
Près de 2 mois plus tard, rien de nouveau n’est venu étoffer ce dossier qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Les magistrats n’ont toujours pas réussi à déterminer les responsabilités alors que le prévenu ne s’est jamais présenté à la barre.
Aux dernières nouvelles, l’un de ses proches annonce qu’il est en liberté provisoire. Un fait vérifié à son domicile de montagne-Sainte à Libreville. Me Mayila se refuse cependant à en dire un peu plus. D’autant qu’il tient à respecter les consignes et la ligne de conduite édictées par ses avocats. Interrogé à son tour, le procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé, a indiqué que le dossier n’est plus à son niveau, plutôt à celui du Procureur général. Pour la célèbre Lettre du Continent, «Louis-Gaston Mayila tente par tous les moyens de muscler sa défense en faisant appel aux confrères parisiens qu’il connaît de longue date». Il aurait en effet contacté Emmanuel Marsigny, défenseur de Teodorin Obiang Nguéma Mangue, de même que Jean-Paul Benoit. Des bribes d’informations qui ne permettent nullement de se faire une idée précise de la situation.
Pour rappel, le procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé, avait expliqué que Me Mayila avait été placé sous mandat de dépôt pour des faits relatifs à l’exposition de billets de banque contrefaits, non-dénonciation d’une infraction qualifiée comme un crime et d’une autre infraction qualifiée comme délit. «Tous ces faits sont prévus et punis par les articles 105 et 170 de notre code pénal. Ça c’est ce qui concerne Me Mayila», avait indiqué le procureur de la République, qui rappelait également que la peine prévue pour cette infraction est la réclusion criminelle à perpétuité.
L’Union des forces du changement (UFC), regroupement de partis politiques auquel appartient l’UPNR de Me Mayila, avait alors exigé des clarifications sur de nombreuses zones d’ombre de cette affaire. «Si Me Mayila a été pris en flagrant délit de fabrication de fausse monnaie, pourquoi n’a-t-il donc pas été interpellé au moment où il a été pris en présence de ces faux billets ? Si c’est M. Edzo-Edzo qui a constaté le flagrant délit, pourquoi n’a-t-il pas procédé à l’arrestation ? Pourquoi les agents censés avoir constaté le flagrant délit se retrouvent-ils aujourd’hui à la prison centrale ? A qui appartient la villa d’Okala et pourquoi le propriétaire n’a-t-il toujours pas été entendu ?». Autant de questions demeurées sans réponses.