En tournée sur le continent noir à partir du jeudi 9 janvier prochain, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, devrait annoncer cet engagement sur 5 ans, dans le cadre d'une promesse faite le 1er juin 2012, lors de la cinquième Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l'Afrique.
LE chef du gouvernement japonais entame, à partir de demain 9 janvier 2014, une tournée africaine qui le conduira notamment au Mozambique, en Côte d'Ivoire et en Ethiopie. Cette tournée, qui intervient en concrétisation d’une promesse faite en juin 2012 lors d'un sommet Afrique-Japon et dans un contexte de compétition accrue avec la Chine sur le continent, pourrait voir Shinzo Abe annoncer des engagements de 336,500 milliards de francs en faveur de l'Afrique, a-t-on appris auprès de l'ambassade du Japon au Gabon. Soulignons qu'au cours de ce périple, le Premier ministre japonais sera accompagné d'une cinquantaine de grands patrons de son pays.
Au Mozambique, il devrait annoncer un engagement de plus de 288,500 milliards de francs (plus de 577 millions de dollars) en prêts pour la construction d'autoroutes. En Ethiopie, ce sont environ 50 milliards de francs qui devraient être annoncés pour la réalisation d'une centrale géothermique. Selon des analystes, le Japon cherche, depuis quelques années, à rattraper son retard sur le continent noir par rapport à son rival, la Chine.
Au Gabon, par exemple, les interventions ont été concentrées, ces dernières années dans les domaines de l'agricole et de l'énergie renouvelable, alors que la Chine s'est investie dans la réalisation des infrastructures routières et énergétiques. On pense au barrage hydroélectrique de Grand Poubara ainsi qu'aux tronçons routiers Ndendé-Lébamba, Fougamou-Mouila et Lastoursville-La Léyou qui sont déjà achevés. En attendant la fin des chantiers Akiéni-Okondja et l'axe qui part de Lalara en direction de Makokou. Voilà pour la comparaison.
S'agissant de la coopération entre le Japon et l'Afrique, le 1er juin 2012, lors de la cinquième Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l'Afrique (Ticad V), l'Empire du Soleil levant avait annoncé une aide publique de 6953,600 milliards de francs sur 5 ans pour l'Afrique. En effet, en présence d'une quarantaine de chefs d'Etat rassemblés à Yokohama, dont le Gabonais Ali Bongo Ondimba, Shinzo Abe avait promis ces fonds dans le cadre d'une enveloppe plus globale d'aides publiques et privées équivalente à 15 875,200 milliards de francs pour soutenir la croissance africaine. Et la tournée africaine du chef du gouvernement japonais intervient au même moment que celle du chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, qui est parti le 6 janvier pour l'Ethiopie, avant de se rendre à Djibouti, au Ghana et au Sénégal.
D'après les chiffres de l'OCDE, les Chinois sont devenus, en 2009, les premiers partenaires de l'Afrique, continent dont 13,5% du commerce extérieur se faisait alors avec la Chine, contre seulement 2,7% avec le Japon. Elu en fin décembre 2012, Shinzo Abe, qui a succédé à Yoshihiko Noda, est le premier chef de gouvernement japonais à se déplacer en Afrique depuis huit ans, après Junichiro Koizumi en 2006.