En 2013, lors d'un classement des villes les plus chères du monde pour les expatriés publié par le Cabinet d'étude International ECA, Libreville, la capitale gabonaise avait été classée 17e ville mondiale la plus chère et 4e dans le Top 10 des villes les plus chères d'Afrique. Bien que limité au pouvoir d'achat des expatriés, cette étude faisait part d’une réalité pourtant généralisée à toutes les couches sociales du pays.
En effet, les produits de première nécessité tels que le savon, l'huile, le riz, la viande, le poisson, les fruits et légumes, le poulet, restent toujours chers et ce, malgré les mesures prises en 2012 par les autorités publiques de suspendre les prélèvements des taxes auprès des grossistes, semi-détaillants et détaillants afin de les encourager à baisser les prix de ces denrées.
La mesure avait pour objectif de remédier au phénomène grandissant de la cherté de la vie, notamment en conduisant les acteurs du secteur du commerce à pratiquer les prix fixés et homologués par l'administration publique.
En coût, c'est un effort de 11 milliards de francs CFA consenti à titre de défiscalisation et de renonciation en droits de douanes que l'Etat Gabonais avait sacrifié pour réduire les dépenses des populations.
En dépit de ces efforts, le phénomène de la vie chère est toujours d'actualité. En effet, grâce à une visite effectuée jeudi 6 novembre par le ministre de l'Economie, de la Promotion des investissements et de la Prospective, Régis Immongault, le constat dressé montre que de nombreux commerçants du grand marché Mont-Bouët, de Nkembo et de la zone industrielle d'Oloumi, vont à l'encontre de l'accord conclu en 2012. Par exemple, au marché de Mont-Bouet, la visite du ministre a permis de constater que la pomme, dont le prix est pourtant fixé à 175 francs CFA selon la grille des tarifs réglementés est commercialisé à 200 francs CFA. Il en va de même pour l'orange qui est vendue à 250 francs CFA l’unité, en lieu et place des 200 francs CFA prévus.
Si les détaillants et semi-détaillants ne sont pas à l'origine de cet état de choses car ils n'appliquent que les prix qui leur permettent de compenser leurs dépenses en taxe liés notamment au transport, à la taxe municipale et à la sécurité, la faute est rejetée sur les grossistes qui s'emploient à passer outre, l’accord signé en 2012 entre les acteurs du commerce et l'Etat.
Face à cet état de désobéissance connu pourtant de l'administration publique et qui perdure, pourquoi les autorités ne prennent-elle pas de mesures pour sanctionner ceux qui vont à l'encontre des objectifs définis en 2012 lors de la signature de l'accord visant à suspendre les droits de douanes et autres taxes?