Classé à la 144e place mondiale du Rapport "Doing Business 2015" de la Banque mondiale, le Gabon prend la tête du classement des pays de l'Afrique centrale grâce à son cadre réglementaire attractif et propice au développement des entreprises.
138ème place mondiale du classement 2014 du Rapport Doing Business de la Banque mondiale, le Gabon perd 6 places dans le palmarès anticipé de 2015 et occupe la 144ème place mondiale.
Sur le plan africain, le pays occupe la 20e place du classement devant le Nigéria, la première puissance économique du continent.
Au niveau sous-régional (zone CEMAC), le Gabon, malgré une régression sur le plan mondial, arrive en tête du classement avec un écart de 6 places devant le Cameroun, 21 places devant la Guinée Equatoriale, 41 places devant le Tchad, 43 places devant la République centrafricaine et 66 places devant le Congo.
Si ce rapport met en avant l'attractivité de l'économie nationale, il permet toutefois de mesurer l'impact des politiques mises en place par les autorités de l’Etat gabonais pour favoriser l'investissement, la création des entreprises, le développement de l'industrie locale, mais aussi des rapports commerciaux et de la responsabilité des entreprises lorsqu'il s'agit de s'acquitter de leurs impôts.
En effet, les raisons de l'attractivité du Gabon en matière d’affaires remontent à 2010, avec l'annonce du président de la République, Ali Bongo Ondimba, de créer « un cadre juridique et réglementaire favorable aux partenariats publics-privés » afin de permettre d'accroître l'implication des entreprises privées nationales et internationales dans les projets de développement du Gabon.
Cette politique semble avoir porté ses fruits au regard des récentes études de la Banque mondiale. Cependant, en dépit des efforts consentis par les autorités du pays, les entreprises ont également leur part à jouer dans l'évolution de l'économie nationale.
Car le rapport le montre, au niveau local, la réglementation est propice à l'épanouissement des entreprises, le commerce transfrontalier se déroule normalement entre le Gabon et ses partenaires, notamment d'Afrique centrale (Cameroun, Guinée Equatoriale). Il reste donc à régler la question du paiement des impôts dont la responsabilité incombe aux entreprises.
Sur cette question, en 2013, lors d'une opération d'inspection des entreprises du Centre de Développement des Entreprises (CDE), Alfred Nguia Banda, le directeur général de cette institution publique faisait remarquer que de nombreuses entreprises excellaient au Gabon dans l'informel et que bon nombre d’entre elles ne s'acquittaient pas de leurs impôts.
Face à cet environnement plus favorable aux entreprises qu’à l'Etat, la responsabilité des sociétés est plus que jamais de mise pour encourager les efforts des plus hautes autorités en matière d'allégement de sa réglementation vis-à-vis des opérateurs économiques. Au niveau national le cadre d'environnement des affaires vient d'être redéfini et l’effort fourni par les entreprises présentes sur le territoire national pourra certainement changer la donne de la position du Gabon au sein de ce classement.