Echaudée par ce qui pourrait être «la plus grande imposture de l’histoire politique du Gabon», l’Union Nationale demande au président de la République de s’expliquer sur sa filiation.
L’Union Nationale (UN, opposition) ne pouvait rester muette devant l’«affaire Péan» qui secoue actuellement le pays. Dans un communiqué publié le 5 novembre courant, le parti de l’opposition passé à la semi-clandestinité rappelle que «le livre de Pierre Péan révèle en fait qu’Ali Bongo Ondimba aurait été adopté et serait originaire du Biafra. Cela pose une fois pour toute la question de qui est Ali Bongo Ondimba et de son éligibilité à la présidence de la République, selon les termes de l’article 10 de la Constitution dont lui-même a corsé les conditions d’éligibilité pour l’accès à cette fonction».
Sous réserve d’avoir lu «Nouvelles affaires africaines. Mensonges et pillages au Gabon», l’UN se réserve le droit de prendre solennellement position dans les jours à venir, sur ce qui risque de devenir «la plus grande imposture de l’histoire politique du Gabon». Ainsi, le parti de Zacharie Myboto appelle-t-il le président de la République à prendre ses responsabilités comme l’avait fait Barack Obama. «(Ali Bongo devra donc) s’expliquer sur ses origines et sur le faux acte de naissance fait en mai 2009 à la mairie du 3e arrondissement de Libreville. C’est le moins que l’on puisse attendre de lui dans des circonstances aussi graves», souligne l’UN.
Pour l’heure, le parti exhorte les Gabonais en possession, ou qui peuvent se procurer ce livre, «à le lire, le traduire si besoin dans toutes les langues du pays, afin que chaque Gabonais, sur toute l’étendue du territoire national, soit informé de cette situation et mis devant ses responsabilités citoyennes». De même l’UN prend à témoin la communauté internationale, «quant à l’obligation qui incombe désormais aux Gabonais, suite à ces révélations, de prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à une situation qu’aucun Etat souverain ne saurait tolérer».
En guise de conclusion, l’UN prévient que ces révélations «constituent un véritable tremblement de terre qui risque d’ébranler les fondations même de l’Etat et de la République au Gabon, par la collusion qu’elle établit entre les institutions de l’Etat et le coup électoral de 2009. Nombreux sont qui auront à s’en expliquer».