LIBREVILLE - Au moins quinze personnes ont été interpellées mercredi à Libreville après des échauffourées entre forces de l’ordre et lycéens qui manifestaient contre de récentes réformes dans l’éducation nationale, ont constaté des journalistes de l’AFP. Des manifestations avaient démarré devant plusieurs lycées de la capitale mercredi matin, avant de converger vers la gare routière. Des lycéens ont commencé à caillasser les forces de l’ordre qui ont répondu par des tirs de gaz lacrymogène pour les disperser. "Ils étaient environ 2.000 et voulaient aller à la Primature", où une délégation de syndicats d’enseignants et de parents d’élèves devait être reçue dans l’après-midi, a déclaré à l’AFP une source policière sous couvert d’anonymat. "Séraphin, dégage!": Les lycéens réclamaient notamment la démission de l’impopulaire ministre de l’Education nationale Séraphin Moundounga et l’annulation de récentes réformes qu’ils considèrent comme pénalisantes pour leurs études. "On veut pouvoir passer en classe supérieure sur (la base de) notre moyenne, et que ça ne soit pas conditionné par l’obtention du BEPC (...) On veut qu’il y ait une cession de rattrapage au bac", a expliqué une élève de terminale sous couvert d’anonymat. En milieu d’après-midi, des groupes épars de quelques centaines de lycéens continuaient d’arpenter les grandes artères de Libreville. "Une minorité de lycéens est à l’origine de la manifestation, ils sont arrivés ce matin aux abords des établissements pour obliger leurs camarades à sortir manifester avec eux, c’est de l’instrumentalisation", a pour sa part réagi la secrétaire générale adjointe du ministère de l’Education, Nicole Assélé, alors que la campagne pour les élections municipales du 14 décembre a démarré mercredi. Depuis la rentrée en octobre, les enseignants du secteur public ont multiplié grèves et mouvements d’humeur pour dénoncer des promesses salariales non tenues et les conditions d’enseignement dans des classes surchargées. A la mi-novembre, des centaines de collégiens et lycéens étaient déjà descendus dans les rues de Libreville pour manifester leur soutien aux professeurs et exiger la reprise des cours.