Cette interrogation vaut son pesant d’or, les abris-bus prévus recevoir des gens en attente d’un transport en commun, des usagers à la quête d’un endroit pour un petit temps de repos, accueillent de plus en plus des personnes ayant perdu la raison, constate notre correspondant.
Gabonews : Des personnes extravagantes se baladent dans les rues de Port-Gentil. La ville voit une pléthore de malades mentaux, ces dernières semaines. Il est bien sûr que les cas d’agression se sont raréfiés. Il y a moins de 3 ans, un malade mental avait occasionné la mort d’un individu. Chaque jour qui passe les portgentillais vivent dans une psychose. La sécurité n’est pas garantie, ces personnes déséquilibrées mentalement fréquentent les mêmes lieux publics non sans être armées. « Celui-là est devant notre école depuis l’an dernier » souligne Davin, instituteur à Sainte Thérèse. A des moments, il se met à poursuivre les élèves, raconte-t-il.
En effectuant un tour à travers la ville, l’on constate que les abribus sont occupés par des fous. Ils s’y installent allégrement de jour comme de nuit. Au carrefour dit ‘’mini-prix’’ une malade mentale a élu domicile non loin de là, à Ngadi, un autre malade complétement dénudé dort crânement dans l’abribus à l’entrée de l’école. Parfois, ce sont des personnes rejetées par leurs familles. Cette image vient enlaidir la commune de Port-Gentil déjà en mal de beauté avec le problème des poubelles par ci par là. Les passants sont en danger, plus grave, certains se donnent en spectacle en tenue d’Adam et Eve. Une situation qui perturbe l’ordre public. « Quand ces fous veulent empêcher la circulation, ils se mettent en pleine chaussée » déplore Herman, un taximan. La prolifération de mentaux à Port-Gentil mérite les regards des pouvoirs publics. « Il y a un projet communal depuis là, on ne fait rien » se plaint un agent municipal. Ils sont abandonnés par la société. « Je ne trouve pas prudent de m’assoir dans un abribus où il y a un fou » estime Franck, un citoyen de Port-Gentil. Ces abribus construits dans les principaux carrefours de la ville et à proximité des écoles ne présentent aucune sécurité actuellement. Ils deviennent du coup, des repères de fous.
La prise en charge et le traitement de ces malades sont quasiment inexistants à la localité. Certains proches se référant aux guérisseurs sortent de là quelquefois déçus. « Les feuilles ayant soulagé l’un peuvent s’avérer inefficaces pour l’autre » explique David Adandé, tradi-praticien. Le projet de construction d’un asile pour cette catégorie de patients est toujours d’actualité ainsi que celui de l’implantation d’un hôpital psychiatrique. Les populations regardent les décideurs du pays.