Déterminés à se faire dédommager par la puissance publique, les 3 propriétaires des investissements détruits au carrefour camp De Gaulle craignent maintenant de se faire doubler par l’inénarrable Bernard Assoumou Ndong, qui affirme être le légitime propriétaire des lieux.Pendant que les victimes des destructions du carrefour camp De Gaulle éprouvent encore toutes les difficultés pour désigner l’auteur de leur «malheur» et trouver un interlocuteur, on apprend que sieur Bernard Assoumou Ndong se serait autoproclamé représentant de leurs intérêts, qu’il entend aller défendre auprès du président de la République.
Se présentant, par la même occasion, comme le propriétaire de la zone litigieuse, il aurait choisi d’agir en coulisses pendant que Brice Ndong mène une grève de la faim devant l’Assemblée nationale. «Nous ne souhaitons pas avoir des intermédiaires pour la résolution de notre problème. Nous sommes les principaux propriétaires des investissements perdus», ont averti les personnes spoliées au cours d’une déclaration faite sur le site problématique du carrefour Camp De Gaulle.
Pour mettre un terme à l’imbroglio qui semble se créer au tour de cette affaire, les 3 victimes ont initié une action d’explication à travers la constitution d’un dossier qui a été déposé auprès du président de la République le 31 octobre dernier. «Nous estimons que le président n’a pas été suffisamment informé de ce qui se passait sur le terrain au camp De Gaulle. Il y a des gens qui sont allés lui dire que ce sont eux qui ont investi au camp De Gaulle ce qui est totalement faux», a indiqué le collectif.
Si de manière officielle, les plaignants du camp De Gaulle n’ont encore reçu aucun retour et ne peuvent formellement identifier l’initiateur de ces destructions, ils estiment cependant que la présence des agents du génie militaire et de l’unité spéciale de la gendarmerie lors des destructions, permet aisément de prêter l’initiative à l’exécutif. «Jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons aucune administration qui endosse la responsabilité des casses. Or l’analyse que nous faisons est aussi simple que ça : nous ne connaissons pas un seul citoyen qui peut commettre le génie militaire pour mener une telle opération. Il n’y a que l’exécutif qui a ce pouvoir. C’est donc le ministre de la Défense nationale et le chef suprême des armées donc le président de la République», estiment-ils.
On se souvient qu’ayant squatté une parcelle de terre à ce carrefour situé non loin de l’entrée du camp De Gaulle alors qu’il n’en avait pas le droit, Bernard Assoumou Ndong avait déjà eut, en juin 2011, un différend avec la municipalité de Libreville dont il avait chassé les agents venus lui dire le droit. Il avait alors déchiré la convocation d’un officier de police de la mairie. Pour abus de confiance et escroquerie, mais surtout pour avoir menacé et séquestré des policiers à l’aide d’une arme à feu pour laquelle il ne disposait pas d’autorisation de port, Bernard Assoumou Ndong, sulfureux homme d’affaires qui se disait jadis propriétaire de l’ancien hôtel Dialogue, avait été ensuite été interpellé par la Police judicaire, puis incarcéré à «Sans-Famille», la prison centrale de Libreville, le 29 juin de la même année.
Véritable rastaquouère, l’homme s’était révélé à l’opinion publique nationale en offrant gratuitement, au début des années 90, près d’un milliard de francs CFA aux agriculteurs du Woleu-Ntem. Il s’était ensuite fait remarqué en proposant, dans les pages annonces du quotidien L’union, des avions à vendre. Quelques années auparavant, il avait été délogé de l’hôtel Dialogue, alors en face de la Résidence de France, au terme d’un échange de tirs nourris avec les éléments de la gendarmerie nationale. Le phénoménal Assoumou Ndong n’a pas fini de faire parler de lui.