La déliquescence du système de santé publique ouvre la voie aux charlatans de tous bords.
En écumant les quartiers de Libreville et ses communes voisines, on remarque la prolifération des cabinets médicaux. Visiblement, les promoteurs de ces établissements de santé privés profitent du laxisme ambiant et des failles administratives pour promouvoir leur business au mépris du bien-être des populations et des dangers que celles-ci peuvent encourir en l’absence de normes. Au point qu’il n’est nullement risqué de dire que le secteur santé est dorénavant pris d’assaut par des charlatans. Or, «la santé est le bien le plus précieux» qu’un homme puisse espérer et la «richesse première d’un pays est sa population».
En plus de la démission patente des autorités du secteur de la santé, se greffent les grèves incessantes des agents du corps médical qui ne revendiquent, pourtant, que l’amélioration des conditions de travail. Un ensemble de difficultés qui constituent le terreau sur lequel prospèrent ces officines sanitaires illégales qui, très souvent, ne disposent ni de plateaux techniques adaptés ni du personnel qualifié. Plus dangereuse, est la facilité avec laquelle ces cabinets s’octroient les attributs de spécialistes. On y trouve des infirmiers qui ne savent ni placer l’épicrânien ni relever la tension artérielle. Dans bien des cas, ces cabinets ont comme fonds de commerce l’écographie et l’accouchement.
Les manquements du système sanitaire gabonais sont connus de tous : insuffisance de centres de santé publique, pénurie et obsolescence de matériels et équipements de travail, manque de personnel… La durabilité n’étant pas une préoccupation pour nos dirigeants, qui se complaisent dans des actions et initiatives de court terme, il est à craindre que cette situation ne s’enlise.