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OMD : à quelques mois de 2015, le Gabon a- t-il atteint les objectifs fixés?
Publié le jeudi 30 octobre 2014   |  Gaboneco




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Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) arrivent à maturité en 2015. Le Gabon, pays membre des Nations unies, par ailleurs signataire de ce programme de développement, a-t-il atteint les objectifs fixés? Bilan.

En 2000, lors du sommet mondial des Nations-Unies pour le développement, les 193 pays membres de l'Organisation s'étaient fixés huit objectifs à atteindre à l'horizon 2015. Ce sont les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

Selon les recommandations des Nations Unies, ces objectifs avaient pour finalité de réduire l'extrême pauvreté dans les pays, promouvoir l'éducation, améliorer la santé maternelle, supprimer les disparités de genre, combattre la mortalité infantile, le VIH/Sida et d’autres maladies, protéger l'environnement contre les multiples agressions dont il est quotidiennement victime et enfin, promouvoir un véritable partenariat entre les nations.

A quelques mois du début de l'année 2015, le Gabon, pays signataire de ces objectifs a-t-il respecté ses engagements?

Le Gabon a réalisé en partie certains de ces objectifs. Depuis des années, l’Etat gabonais milite pour la promotion de l'éducation, notamment dans le secteur primaire. En 2010 par exemple, le taux de scolarisation des filles et des garçons était de 88,4% (5e taux le plus élevé d'Afrique pour cette période).

Si le taux de scolarisation peut être jugé satisfaisant, la qualité et le niveau de l’enseignement laissent toutefois à désirer, le Gabon enregistrant l’un des taux d’échec scolaire les plus élevés au monde.

Une évolution positive en matière de promotion de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes est également à noter. Depuis des années, dans les rangs de ses administrations publiques, notamment dans les grandes institutions, le pays accorde de plus en plus d'importance aux femmes. Cette tendance n'est toutefois pas unique aux seules administrations publiques, puisque de nombreuses entreprises mettent bien en avant l'égalité de sexe au sein de leur structure.

En 14 ans, le Gabon a également respecté l'engagement pris de favoriser la protection de l'environnement. A ce sujet, les actions menées par le président de la République, Ali Bongo Ondimba en faveur de la protection des écosystèmes et la lutte contre le braconnage, témoignent des efforts et initiatives fournis sur la question. Au-delà des 13 parcs nationaux créés sur le territoire il y a une dizaine d’années sous Omar Bongo Ondimba, le Gabon s’impose de plus en plus dans son rôle de porte-voix pour la préservation de l’environnement et sur les dangers du réchauffement climatique, Ali Bongo Ondimba étant de toutes les rencontres internationales sur ces sujets. Le Gabon a par ailleurs été choisi comme parrain du 6e Congrès mondial sur les parcs qui se tiendra du 12 au 19 novembre à Sidney en Australie.

En terme de partenariat pour le développement, depuis 2010, grâce à sa stratégie d'investissement économique qui prévoit entre autres, la diversification de l'économie nationale et qui mise sur la création de petites et moyennes entreprises (PME) capables de créer des emplois, le Gabon a noué des partenariats avec des pays d’Europe, d’Asie et avec des pays dits émergents tels que le Brésil et l’Afrique du sud, et milite de plus en plus pour une coopération sud-sud avec de nombreux pays d'Afrique pour booster son développement.

A deux mois de 2015, le pays est à mi-chemin dans la réalisation des objectifs fixés par l'ONU en 2000. La réduction de l'extrême pauvreté, l'amélioration de la santé maternelle, le combat pour la mortalité infantile et la lutte contre le VIH/Sida et les autres maladies sont les grands objectifs qui n'ont encore été atteints.

Ce n'est donc pas à tort qu'en 2013, Marie-Evelyne Petrus Barry, représentante résidente du PNUD au Gabon, faisait remarquer qu’à deux ans de la date butoir, le Gabon n'avait pas encore atteint les objectifs les plus importants du programme de développement des Nations Unies à savoir, ceux cités en amont.

S'agissant par exemple de la pauvreté, la représentante du PNUD faisait remarquer que le phénomène était encore grandissant dans le pays et que les mesures prises par les autorités ne tendaient pas à régler ce problème. Pour y remédier, le président de la République avait commandité l’élaboration d’un rapport faisant le diagnostic de la pauvreté au Gabon intitulé Stratégie d’Investissement Humain du Gabon et proposant des pistes de solutions afin de lutter contre la précarité et coordonner l’action sociale.
Le Pacte social impulsé depuis lors par le chef de l’Etat et dont le but est une meilleure rétribution des richesses du pays en vue de réduire les inégalités sociales, est aujourd’hui en voie d’exécution.
Mais l’on doute que l’impact de cette initiative puisse être palpable d’ici 2015, au vu des pesanteurs qui retardent sa mise en route effective.
En ce qui concerne la santé et plus particulièrement la réduction du taux de mortalité infantile, entre 2000 et 2012, le Gabon a enregistré une baisse de 25% des décès des enfants de moins de 5 ans, selon l’enquête démographique et de santé menée par la direction générale de la statistique.

Cette diminution significative a été attribuée entre autres, à une augmentation des visites prénatales chez les femmes enceintes et un taux de couverture vaccinale en hausse. Des résultats encourageants mais qui s’avèrent encore loin de l’objectif fixé par les Nations Unies à savoir, réduire de deux tiers le taux de mortalité infantile.

La mortalité maternelle a pour sa part baissé de 40% entre 2000 et 2012, passant de 519 femmes décédées pour 100.000 naissances en 2000, à 316 décès maternels pour 100.000 naissances en 2012.

Abordant le chapitre de la lutte contre le VIH-Sida, le Gabon connait une chute des nouvelles infections de plus de 50%. Cependant, l’étude de la Direction générale de la statistique réalisée en 2012 a démontré que le taux de prévalence du VIH était plus élevé chez les femmes (5,8%), notamment chez les veuves et femmes divorcées ou séparées, en comparaison avec celui des hommes évalué à 2,2%. Des taux jugés élevés et dus à la persistance de certains comportements à risque au sein de la population.

Le paludisme quant à lui, reste la première cause de décès avec un taux de mortalité situé entre 31 et 71 % selon diverses études.

Bien qu'ayant réalisé à moitié l'ensemble des huit objectifs fixés, le Gabon demeure toujours en quête de concrétisation des OMD les plus importants, à savoir ceux liés à la réduction de la pauvreté et ceux en rapport avec la santé qui restent toujours d'actualité. Et à deux mois du début de l’année 2015, il n'est pas certain que le pays puisse concrètement changer la donne.

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