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Ona Ondo, efficacité et rémanence des méthodes de «Papa Bongo»
Publié le jeudi 30 octobre 2014   |  Gabon Review


Daniel
© Autre presse par DR
Daniel Ona Ondo, premier ministre du Gabon


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Trop accaparé par les affaires woleuntemoises, le Premier ministre, qui remet au goût du jour et autorise les méthodes décriées de «Papa Bongo», se met en mode «service minimum» dans la conduite des affaires de l’Etat.

Tout à la fois membre du comité permanent du Bureau Politique du PDG, commandant du navire PDG dans le Woleu-Ntem, et Premier ministre, Daniel Ona Ondo semble plus préoccupé par la situation politique en cours dans sa province d’origine, marquée par des intrigues, des coups bas, des peaux de banane, par la marginalisation de certains et des accusations de toutes sortes pour d’autres. Dans le pays, la rue grogne, et il semble ne pas en entendre les cris. Mais dès que la situation se dégrade dans le Nord, il se montre disponible.

«Qui trop embrasse mal étreint», dit le proverbe, ou plutôt «on ne peut suivre deux lièvres à la fois». Daniel Ona Ondo a, avec ses diverses casquettes, tant de choses à faire, tant de problèmes à régler, qu’il court le risque de ne rien faire, de ne rien régler. Et, s’il n’y prend garde, il risque de n’avoir que des résultats mitigés. La rue gronde. Les agents publics manifestent, à la demande des syndicats, à la devanture des ministères et autres bâtiments publics, avec, pour principale revendication, le paiement de la Prime d’incitation à la performance (PIP). Pendant ce temps, les membres de son gouvernement, en leur qualité de membres du Comité permanent ou de membres du Bureau politique du Parti démocratique gabonais (PDG), sont également davantage présents sur le terrain politique partisan. Dans la Ngounié, accompagné d’Yves Fernand Manfoumbi et de Dieudonné Claude Dibadi Mayla, Guy-Bertrand Mapangou, le ministre de l’Intérieur et membre du Comité permanent du PDG, vient d’aller présenter aux populations, comme si elles en avaient besoin, «les deux nouveaux ministres de la province», à savoir Martial Ruffin Moussavou (Culture et Arts) et Sidibé Nzenguet-A-Kassa (délégué à la Santé). Qui l’eut cru ? Les méthodes de «Papa Bongo» sont de retour !

Présentation des ministres aux populations : les méthodes de «Papa Bongo» sont de retour

Les ministres originaires du Haut-Ogooué, eux aussi, ont déserté leurs bureaux, pendant plusieurs jours, pour faire une tournée dans la province qui leur a permis de procéder, en leur qualité de responsables éminents du PDG au niveau local, à l’installation des nouveaux secrétaires provinciaux, départementaux et communaux. Après l’Ogooué-Maritime et le Moyen-Ogooué, l’Estuaire aussi se prépare à le faire. Avec ses ministres et ses hauts cadres de l’administration.

Le Premier ministre, lui-même, n’échappe pas à cette règle. Dès qu’il s’agit de conflits politiques, de guerres fratricides ou de quelque installation que ce soit des responsables du PDG à l’échelon local, Daniel Ona Ondo va arpenter des centaines de kilomètres pour aller s’en occuper. Il s’est ainsi rendu, le 25 octobre, à Oyem, comme il le fait tous les dix jours. Il s’agissait cette fois de procéder à l’installation des nouveaux responsables locaux de son parti. Une tâche qu’il aurait pu laisser au Secrétaire général du PDG.

Le problème est que, malgré son énergie incontestable et sa détermination réelle, Daniel Ona Ondo n’arrive pas à s’imposer face à des frondeurs trop nombreux pour être disciplinés. «Son volontarisme est impuissant à pallier les conséquences d’une conjoncture politique détériorée». A Oyem et à Bitam principalement, les grognards sont trop nombreux, à commencer par François Engongah Owono et Emmanuel Ondo Methogo. Il paraît incontestable que les dossiers politiques woleuntémois absorbent le chef du gouvernement. Les affaires du Septentrion lui prennent beaucoup de temps, trop de temps. Contrairement à ce qu’il a dit le 25 octobre, dans cette ville «PDGistement» frondeuse, le Woleu-Ntem lui cause beaucoup de soucis. Trop d’intérêts personnels en jeu, trop de conflits, trop de rivalités. Et il ne passe pas dix jours sans aller parler à ceux qui, seuls, doivent l’entendre : les électeurs woleuntémois.

Dans le même temps, les dossiers de l’Etat attendent. Le dialogue social est presque à l’abandon. Il faut que des syndicalistes viennent crier sous ses fenêtres du 2-Décembre pour que le Premier ministre consente à les recevoir sans que des réponses concrètes ne leur soient données. Le chef du gouvernement donne ainsi l’impression qu’il s’est mis en mode «service minimum» en ce qui concerne la conduite des affaires de l’Etat. La période est pourtant marquée par des revendications légitimes, comme il le reconnaît lui-même, et elles peuvent être source de chaos. Le Premier ministre doit y apporter des réponses concrètes.

PIP : quand donc sera-t-elle payée ?

Le gouvernement ne communique plus que très peu sur la PIP, trop occupé qu’il est à investir le terrain politique. Or, «le travail doit permettre une vie meilleure», et pour la concrétisation de la stratégie de développement humain qu’il a lancée, le chef de l’Etat a promis cette prime aux agents publics. Toutes ces manifestations devant les ministères ne visent donc qu’à la satisfaction de leur principale revendication. Ona Ondo semble ne les entendre qu’à peine ou ne les voit que très peu. Ce qui vaut pour la PIP vaut pour l’ensemble des revendications sociales exprimées par les agents publics. La précampagne qui s’est ouverte il y a quelque temps semble lui laisser peu de temps pour examiner les dossiers de l’Etat. Il semble n’avoir plus les yeux rivés que sur 2016. Depuis trois semaines, le porte-parole de son gouvernement ne s’exprime plus. Elle met en exergue une tournée à Libreville, Owendo et Akanda, destinée à sensibiliser les femmes sur «les sujets d’intérêt national».

Devant tant de tracas quotidiens, il va falloir que le chef de l’Etat, bien qu’occupé aux dossiers du monde, vienne de temps en temps regarder l’intendance quotidienne.


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