Alors que le ton monte de plus en plus au sein des syndicats de l’administration publique et privée, le Premier ministre, dont l’attitude inquiétait jusque-là, semble lâcher du lest.
Accusé, à tort ou à raison, par plusieurs responsables de syndicats de l’administration publique de ne pas tenir ses promesses, Daniel Ona Ondo n’est pas toujours salué par les acteurs du front social. Une image négative et une réputation pour le moins écornée que le Premier ministre tente désespérément de corriger. Sans grand succès. Pourtant, disent ses proches, la «perle rare» fait de son mieux. Est-ce seulement suffisant ? La réponse négative à cette interrogation, estiment ses pourfendeurs, ne fait pas de doute. Et le «professeur» ferait mieux de bien réfléchir aux éventuelles conséquences de la grogne des agents de l’Etat. «Les pires complications du pouvoir en place peuvent venir de là», lance-t-on dans les rangs de multiples organisations syndicales.
Depuis quelques jours, Daniel Ona Ondo tente pourtant de se rattraper. En effet, alors que, la semaine dernière, les leaders du Syndicat national des agents de la Marine marchande (Synamm), de l’Alliance pour le renouveau syndical au Gabon (Aresga) et les agents du ministère des Transports l’ont accusé de ne rien faire en faveur du dialogue social, le Premier ministre a récemment consenti à ouvrir des discussions, sous certaines conditions. Aussi, le 27 octobre dernier, alors que la contestation était à son comble aux abords de l’immeuble abritant la Primature, il a invité les leaders syndicaux à lui soumettre leurs revendications. «Aucune porte n’est fermée au dialogue», a-t-il déclaré. Et d’ajouter : «Vous avez un cahier des charges. Apportez-le pour qu’on commence le dialogue. Mais quand on dialoguera, cela ne veut pas dire que vous imposerez un point de vue. Ça veut dire que chacun recule et on arrive à un équilibre. (…) Apportez votre cahier des charges et moi j’amène les ministres pour qu’on travaille.»
Sur la question qui fâche, Daniel Ona Ondo, qui avait jusque-là gagné quelques points auprès des agents de l’Etat, s’est voulu ferme et rassurant à la fois : «Pour la PIP, nous avons mis 100 milliards de francs cette année. On ne paiera que 100 milliards, on ne paiera pas un milliard de plus ! Donc, même si vous n’êtes pas payés cette année, l’argent ne pourri pas, ça finira par arriver.» Que les syndicalistes prennent donc leur mal en patience.