Un bus de transport urbain de la Société Gabonaise de Transport (SOGATRA), a pris feu samedi 25 octobre sur la route de Kango avec, à son bord, 80 passagers. Acheté à la société brésilienne Marcopolo pour combler le déficit en véhicules à usage de transport en commun dans l’Estuaire, à raison de 50 millions FCFA l’unité, comment expliquer qu’en moins d’un an de circulation, l’un de ces bus connaisse une telle défaillance technique risquant la vie de 80 personnes à son bord ?
Un bus de la Société Gabonaise de Transport (SOGATRA) a pris feu sur la route de Kango, samedi 25 octobre dernier.
Le feu qui s’est déclaré dans ce bus faisant partie du lot des nouvelles acquisitions de la SOGATRA en novembre 2013, a failli coûter la vie à près de 80 passagers du bus. Selon des sources concordantes, une défaillance technique serait à l’origine de cet incident. Mais, comment comprendre qu’après 11 mois d’utilisation, un des 149 bus achetés pour répondre à l’insuffisance en transport en commun dans la capitale, enregistre un dysfonctionnement technique aussi grave ?
En cause, une négligence de la part de la SOGATRA qui, selon certaines sources, aurait déjà eu d’énormes difficultés techniques avec ce bus immatriculé AL-697-AA portant le numéro 111 du lot acquis en novembre.
Car « d’après certains renseignements, le bus N°11 était sujet à des dysfonctionnements au départ de Ntoum dans la journée. En effet, un mécanicien aurait été dépêché après le retour du véhicule à Libreville. Mais au lieu de regagner la base, le chauffeur serait reparti faire le plein de passagers. C’est donc sur le chemin du retour que l’incident de Nkoltang s’est produit », relate le quotidien L’Union dans sa parution du lundi 27 octobre 2014.
Selon le témoignage des passagers à bord de ce bus, une épaisse fumée s’est tout d’abord échappée du bus, puis les flammes sont apparues, entrainant la panique dans le bus. Le chauffeur s’est alors garé sur le bas-côté permettant la sortie dans la foulée des passagers.
« Heureusement que les voies de sortie se sont ouvertes facilement, nous sommes sortis indemnes. Sinon, on parlerait aujourd’hui de nombreuses pertes en vie humaine, car le bus a été totalement brûlé », a confié un passager du bus.
Pourquoi, après avoir constaté des pannes, le chauffeur du bus n’a-t-il pas jugé utile de stationner son véhicule au lieu de risquer la vie des passagers ? Les recettes journalières sont-elles plus importantes pour la société que la vie des êtres humains ?
Par ailleurs, la SOGATRA fait-elle passer de manière régulière des visites techniques à ces véhicules qui assurent le transport des populations parmi lesquels des élèves des lycées et collèges ?
Avec un coût global de 7,5 milliards F CFA et 50 millions pour leur prix à l’unité, ces bus ont-ils vraiment été achetés neufs ? Ou s’agit-il de véhicules de seconde main que la société Marcopolo aurait vendu à la société gabonaise ? Face à cet incident qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques, la question mérite d’être posée…