Unanimement, les enseignants et les élèves ont repris, le lundi 6 janvier 2014, le chemin de l’école après les grèves et marches qui ont bloqué le fonctionnement du secteur éducation, trois mois durant. Le calme et la sérénité semblent revenir notamment du côté des enseignants dont les rappels, l’une de leurs principales revendications, ont commencé à être payé.
A la faveur des fêtes de fin d’année, les élèves ont été obligés de marquer une pause, le temps de ces célébrations. Après plus d’une dizaine de jours de congés, ils ont repris le chemin de leurs établissements respectifs où ils ont retrouvé leurs enseignants engagés, depuis trois mois, dans un bras de fer des plus rudes avec le gouvernement. Ces derniers réclamaient globalement de meilleurs traitements salariaux, de meilleures conditions de travail, le paiement de leur rappel et le paiement des vacations, entre autres. Ces revendications avaient abouti à des tensions qui ont presque ébranlé l’atmosphère sociale au Gabon.
Et depuis la fin du mois de décembre, le gouvernement, par la voix du Premier ministre, Raymond Ndong Sima, qui avait promis le paiement des rappels et des solutions aux autres problèmes posés, a commencé à honorer à ses engagements.
La suite est logique puisqu’en ce premier jour de rentrée des congés, les élèves en uniformes ou non étaient nombreux dans les rues de Libreville. Les enseignants, particulièrement les syndiqués de la Convention nationale des Syndicats du secteur de l’éducation (Conasysed), réputé difficiles, ont répondu au mot d’ordre lancé par leur syndicat en retournant dans les salles de classe. La grève ayant été suspendue, au terme d’une assemblée générale tenue le samedi 4 janvier dernier, jusqu’au mois de février prochain, en attendant que le gouvernement tienne ses promesses.
«Les enseignants sont arrivés et on a fait cours. Sur les trois que nous devrions avoir aujourd’hui, deux sont arrivés. On a bien vu que ça un peu changé», a déclaré une élève de 3e au Lycée d’Application Nelson Mandela. Comme cette jeune élève, de nombreux autres espèrent cette fois que les enseignants ne feront plus de break. «On a parlé d’année blanche. On a dit trop des choses qui nous font peur avec ces grèves et ces marches. Nous ne voulons plus de problèmes. On veut en finir avec cette histoire d’école», a lancé un autre jeune relevant que les enseignants sont arrivés pour la plupart malgré le fait que ce soit le premier jour du retour des congés. Du côté des enseignants, les plaintes n’ont pas tari même s’ils ont repris la craie.
«On repart parce que des progrès qui ont été notés. C’est vrai ! Les rappels sont en train d’être payés. Mais il y a trop d’erreurs. Quand vous voyez les gens qui ont eu leur rappel, ils vous disent toujours que ce n’est pas le montant qu’ils attendaient. On a trop coupé et on ne sait trop pourquoi», a fait remarquer un enseignant dans un établissement privé d’utilité publique qui dit craindre que ses collègues ne reviennent d’ici là, à la charge.
Toujours est-il que lorsqu’on interroge tout le monde (parents, élèves, enseignants et autorités) des voix sont nombreuses dont le vœu est simplement de voir cette année académique se terminer tranquillement afin qu’il n’y pas de gâchis et de regrets par la suite. «On espère que le gouvernement de Ndong Sima va poursuivre ses efforts. Le souhait est qu’on ne revoit plus les enseignants déposer, une nouvelle fois, la craie», a souhaité une femme se déclarant mère de six enfants tous inscrits dans des lycées et collèges de la place.
