Les membres du Congrès des agents publics, parapublics et privés de l’Etat (Cappe) qui tenaient vendredi 24 octobre 2014 un point de presse à Libreville, ont invité le gouvernement à surseoir l’instauration de la Prime d’incitation à la performance (Pip), à l’origine de multiple grèves dans l’administration publique et parapublique et dont les effets s’avèrent négatifs sur l’économie nationale et plombent le service public. Le gouvernement gabonais n’a-t-il pas mis la charrue avant les bœufs avec la mise en place de la Prime d’incitation à la performance (Pip) ? C’est en tout cas ce que pensent les membres du Congrès des agents du secteur public, parapublic et privé de l’Etat (Cappe) au regard des contestations qui n’ont cessé d’être enregistrées depuis la décision d’instauration de cette prime en février 2014.
Agacés par le fait que la PIP soit à l’origine de diverses grèves dans l’administration publique et par les effets dévastateurs de ces grèves sur l’économie nationale, les membres du Cappe qui ont animé un point de presse vendredi 24 octobre 2014 ont remis en cause l’instauration de cette prime. Ces derniers, par la voix de leur président Emmanuel Mve Mba, ont donc invité le gouvernement à surseoir l’application de la PIP en optant pour l’amélioration unique des conditions de vie et de travail de l’ensemble des travailleurs gabonais.
« Depuis la semaine dernière, nous avons lancé un mouvement de grève générale tous secteurs confondus pour revendiquer le paiement de la PIP. Nous constatons avec beaucoup de frustration que le gouvernement s’obstine à mépriser les agents parce que lors d’une rencontre avec le ministre du Budget, celui-ci est resté évasif quant à la date butoir du paiement de cette prime alors qu’il y a des fiches d’évaluation qui circulent. Voilà une situation qui nous fait dire que le gouvernement n’est pas prêt à la payer», a déclaré Emmanuel Mve Mba.
S’inscrivant dans la même logique que le Syndicat du ministère des transports et de l'aviation civile (Samtac) qui l’avait déjà proposé, le Cappe a invité à son tour le gouvernement à suspendre l’instauration de la PIP tout en optant en revanche pour une simple amélioration des conditions de vie et de travail de tous les agents par le relèvement du point d’indice et du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) tel que l’exigent les partenaires sociaux.
« Notre mouvement de grève n’est pas une action politique comme le pensent certains, mais plutôt une action syndicale qui vise à réclamer un droit. Dans ce cas et de manière unanime avec les autres syndicats, nous disons non à la PIP et oui à la valorisation du point d’indice et du Smig parce que cette prime ne nous amènera nulle part. Le gouvernement devrait adhérer à cette option au lieu d’essayer de gagner du temps en faisant des promesses qu’il ne compte pas tenir », a renchéri Emmanuel Mve Mba.
Promettant d’aller au bout de leur démarche, les membres du Cappe qui ont envisagé des rencontres avec les membres du gouvernement en charge du dossier de la PIP, sont déterminés à faire cette proposition au Premier ministre, Pr Daniel Ona Ondo afin de mettre un terme aux multiples grèves dues à l’instauration de la PIP et aux évaluations des agents de l’Etat qu’ils jugent « douteuses ».
Le gouvernement aura-t-il le courage de renoncer à ce projet ? Wait and see…