Passée de 179,4 milliards de francs en septembre 2010 à près de 100 milliards de francs en août 2012, la dette intérieure avait été réduite de 44%. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Si les différents ministres en charge du Budget ont chacun dit leur volonté de retrouver la confiance des entrepreneurs une récente rencontre entre Christian Magnagna et la Confédération patronale gabonaise (CPG) a laissé apparaître comme un malaise. Pour cause : 2 ans après la dernière réduction de la dette de l’Etat vis-à-vis de plusieurs entreprises exerçant sur le territoire national, le climat est resté quelque peu tendu entre les patrons et les autorités. Une sorte de doute s’est désormais installé dans l’esprit des premiers qui accusent les seconds de ne pas tenir leurs engagements sur la question relative au paiement de la dette.
Pourtant, à en croire Christian Magnagna, l’Etat y veille et consent depuis l’an dernier à faire des efforts dans ce sens. Selon le ministre en charge du Budget, au regard du montant total des instances en attente de règlement au Trésor, y compris la TVA, le Club de Libreville VI et les concours bancaire, l’audit réalisé en octobre 2013 recommande une annulation des dépenses ordonnées et en attente de règlement d’un montant de 661 milliards de francs, ainsi que de 55,5 milliards de crédits mis à la disposition d’un fonds routier. «Cette démarche, a-t-il expliqué aux membres de la CPG, visait à privilégier le paiement des dépenses résultant des prestations effectivement réalisées, en vue de rendre l’action publique plus lisible.»
Selon Christian Magnagna, «l’Etat a décaissé en 2014, au profil des entreprises, un montant global de 385,7 milliards de francs, dont 47,5 milliards au titre des remboursements de la TVA». Des remboursements qui, apprend-on, sont de l’ordre de 285,5 milliards de francs. Au titre des dépenses liées à l’exercice 2014 en cours, l’Etat aurait consenti à payer 172,3 milliards de francs. A en croire le ministre en charge du Budget, «l’Etat accorde un grand intérêt à épurer et à honorer ses engagements auprès des opérateurs économiques». Pourtant, reconnaît-il, cela «en fonction de sa situation de trésorerie». Ainsi, au regard de l’abandon des chantiers par de nombreuses entreprises nationales et étrangères pour défaut de paiement, l’on s’interroger à nouveau sur la «réelle» santé de la trésorerie du Gabon depuis ces derniers mois. N’y-a-t-il véritablement pas matière à s’inquiéter ? Le ministère du Budget et des Comptes publics l’assure : «il n’y a rien à craindre !» Pourvu que ce soit vrai.