Débuté mardi 14 octobre, l’examen de la nouvelle liste des médicaments devant dorénavant être remboursés par la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs) a été rendu publique. Selon le rapport de la commission mise en place par la Cnamgs, cette nouvelle liste intègre les médicaments génériques, faciles d’usage et moins restrictifs.
Réunis à l’initiative de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs), les experts chargés de produire la nouvelle liste de médicaments devant être remboursés par l’organisme, ont rendu leur rapport mercredi 22 octobre 2014 au terme d’une semaine de travaux.
Durant sept jours, ces derniers ont été invités à identifier des produits pharmaceutiques à même de couvrir les pathologies les plus courantes au Gabon et régulièrement diagnostiquées par les médecins, afin de mettre définitivement fin aux plaintes récurrentes des assurés sociaux.
Selon les experts, la nouvelle liste tient compte des maladies allant du paludisme, au diabète, l’hypertension artérielle ainsi que les pathologies qui engagent le pronostic vital des patients tels que les cancers, les hépatites ou encore des maladies rares et coûteuses comme le lupus et l’insuffisance rénale.
« D’usage facile et moins restrictive que la précédente, la nouvelle liste consensuelle intègre de nouvelles molécules, des génériques afin de faciliter véritablement l’accès aux médicaments à toutes les couches de la population. Car, la santé n’a pas de prix, mais elle a néanmoins un coût. Aux professionnels du secteur, je vous invite à vous approprier le concept coût/efficacité, en privilégiant dans vos prescriptions des médicaments génériques efficaces, à prix raisonnables, afin de réduire la facture du médicament de la Cnamgs qui s’est élevé à environ 3,7 milliards de francs en 2013, soit 20% de ses dépenses de prestations techniques locales hors fonds privés », a déclaré Marie Françoise Dikoumba, ministre délégué à la Prévoyance sociale.
Est-ce pour autant la fin des récriminations et des plaintes des assurés sociaux renvoyés très souvent des pharmacies au motif que les médicaments prescrits n’étaient pas remboursables par la Cnamgs?
Rien n’est sûr. Cependant, les assurés fondent leurs espoirs sur ces assises qui ont pu réunir les différents acteurs du maillon de la chaine de prise en charge. Car, en plus de s’être accordés sur cette nouvelle liste, les participants ont également planché sur des domaines tels que la psychiatrie, l’anesthésie/réanimation, l’ophtalmologie, l’oto-rhino laryngologie, la stomatologie, l’infectiologie, la dermatologie, la néphrologie, la neurologie, la cancérologie, la gynécologie etc.
Et selon le rapport des travaux, de nouvelles molécules ont été intégrées en lieu et place de celles qui ne répondaient plus aux critères d’inclusion. Au cours de ces travaux, les spécialistes se sont donc interrogés sur la place des produits à usage strictement hospitaliers comme ceux utilisés en anesthésie/réanimation, radiologie, etc… dans la liste des médicaments remboursables par la Cnamgs et des médicaments issus des programmes subventionnés par l’Etat tels que les antirétroviraux ou les antituberculeux.
En ce qui concerne les hématologies, la Cnamgs a donné son accord au Centre national de transfusion sanguine afin que les prestations se fassent à hauteur du tarif conventionné tout comme pour la parasitologie étant entendu que les antipaludiques sous forme de suspension ou en suppositoire ne sont plus recommandés selon les dernières directives de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Pour le cas spécifique de la rhumatologie, les spécialistes ont souhaité prescrire de la morphine pour le traitement de la douleur à condition que son usage soit contrôlé par une autorité compétente.
Au regard du nombre de personnes atteintes de lupus et du coût élevé du traitement, les spécialistes ont suggéré que cette pathologie soit prise en charge à 90%. S’agissant des cancers du foie devenus fréquent chez les sujets jeunes et du coût élevé de la prise en charge, les techniciens ont proposé de mettre en place un programme de prévention. Pour ce qui est par contre de la pneumologie, ils ont décidé de ne plus prescrire les fluidifiants bronchiques déjà interdits à la vente pour les tout-petits.
Enfin, concernant l’endocrinologie, les spécialistes qui, en plus d’avoir souhaité une revalorisation du taux de prise en charge du diabète qui est une maladie de longue durée, ont fait un plaidoyer pour la prise en charge des stylos à insuline rechargeable.