Au cours d’un déjeuner de travail avec des membres du patronat gabonais, le ministre de l’Economie, de la Promotion des investissements et de la Prospective a plaidé pour des réformes structurelles.
Initiée par le ministère de l’Economie, de la Promotion des investissements et de la Prospective, une rencontre a eu lieu le 23 octobre dernier à Libreville. Il s’y est surtout agi de la vie des entreprises à travers diverses questions allant de la compétitivité à la réduction des contraintes soumises, en passant par l’organisation prochaine des premières «assises fiscales».
Si le dernier point cité demeure encore un projet que le gouvernement entend mettre en œuvre d’ici à la fin de l’année, Régis Immongault est revenu sur la nécessité de redynamiser le partenariat public-privé sans lequel une croissance inclusive n’est pas envisageable pour le Gabon. Et au nombre des actions qu’il s’est engagé à mener, 10 ont été présentées au patronat. Le premier se rapporte à l’amélioration de la compétitivité des entreprises locales, basée sur 3 facteurs essentiels : la mise en œuvre du schéma directeur national des infrastructures qui permettra la réduction des coûts et un meilleur accès aux marchés ; le développement des pôles de compétitivité et la réduction des charges imputées aux entreprises gabonaises.
De même, le ministre de l’Economie, de la Promotion des investissements et de la Prospective s’est engagé à rétablir la crédibilité du système fiscal, en veillant à la neutralité de la TVA. Si les traditionnelles lourdeurs administratives sont considérées comme un frein pour l’économie, la fraude et l’informel sont autant de points auxquels entend s’attaquer Régis Immongault qui a émis le souhait de libérer certains secteurs économiques afin de promouvoir la concurrence, tout en apportant un soutien aux entreprises en règle. Aussi, la rigidité du marché du travail, les taxations illégales, la crédibilité de l’Etat quant aux nombreuses ardoises non réglées avec certaines entreprises partenaires sont des points qui ont été abordés au cours du déjeuner de travail avec la CPG qui, à son tour, n’a pas manqué de dire ses attentes.
En effet, consciente du soutien que les 350 entreprises nationales dites «citoyennes» qu’elle représente doivent apporter pour le financement de l’économie, Madeleine Berre, patronne des patrons, s’est montrée quelque peu sceptique. Pour une meilleure implication des entreprises, des actions concrètes doivent être entreprises, a-t-elle préconisé. Toute chose qui, selon la présidente de la CPG, passe par de nouvelles politiques fiscales permettant de favoriser l’initiative économique. «Une réforme du système financier et économique devrait être amorcée», a-t-elle lancé avant de s’inquiéter de la vétusté du cadre de l’emploi au Gabon qui, datant de 1968, nécessite d’être «modernisé». Enfin, sur la politique de développement décentralisée qui apparaît comme «l’une des clés du succès de l’intégration des collectivités locales», la loi n°15/96 sur la décentralisation à l’aménagement des fonds des collectivités et l’autonomisation de celles-ci nécessite également une nouvelle réflexion de la part du gouvernement.