Dans la recherche des causes de la fièvre hémorragique, des scientifiques pensent que les atteintes au couvert forestier sont à scruter de près.
En attendant de trancher sur l’origine véritable du virus Ebola qui sévit actuellement en Afrique de l’ouest, Jonathan Epstein, l’épidémiologiste de l’EcoHealth Alliance à New York, qui étudie les maladies virales émergentes, s’est penché sur les causes de la maladie à travers les changements environnementaux qu’a connus l’Afrique ces dernières décennies.
Pour lui, c’est l’intensité de l’activité humaine dans et autour des forêts à travers la pratique de l’exploitation forestière, de l’agriculture, la chasse qui augmente les risques d’infection par le virus Ebola. «La déforestation ou l’incursion dans les forêts, que ce soit par la chasse ou tout simplement la modification du paysage, augmentent les contacts entre les gens et les animaux sauvages» explique Jonathan Epstein, qui en déduit que «la déforestation massive en Afrique de l’ouest et l’exploitation minière ont favorisé le contact du virus avec les populations humaines».
Alors qu’il s’avère difficile de prouver que la cause principale de la propagation du virus Ébola se nomme «déforestation», la théorie prend tout son sens avec le principe selon lequel, la maladie, se transfère généralement des animaux aux humains par contact direct. Les routes ouvertes pour desservir les concessions forestières accélèrent la propagation en reliant les sites distants d’infection avec des zones densément peuplées, où les infections se répandent comme une traînée de poudre. Et pour étayer la thèse de Jonathan Epstein, Washington Post cité par ryot.org, soulignait en juillet dernier que, «les 3 pays qui se trouvent être les plus durement touchés par le virus Ebola, sont ceux qui ont connu une montée en puissance des opérations forestières dans les dernières années. Il s’agit du Liberia, Sierra, Leone et la Guinée».