Evoquant un désamour national pour le bulletin de vote, le leader de la faction loyaliste de l’UPG, appelle à des pourparlers nationaux susceptibles de tout remettre à plat.
Le président de l’Union du peuple gabonais (UPG), faction des loyalistes, s’est fendu d’une déclaration le 22 octobre dernier à Paris, où il séjourne actuellement. «C’est sur le sol de Paris, cimetière symbolique du joug des monarques sur les Peuples, que j’appelle à la libération du peuple gabonais du joug d’une famille», lance-t-il. Dans sa déclaration, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou sollicite «la tenue d’un dialogue inclusif, à l’effet d’identifier en vue de leur adoption par les autorités compétentes, toutes les mesures législatives et règlementaires aptes à renforcer la transparence et la sécurité des scrutins». «Dans ce sens, nous appelons à la tenue d’un dialogue inclusif, à l’effet de réunir les acteurs politiques et la société civile, sur un agenda-cadre permettant d’ajouter plus de transparence dans les procédures électorales», suggère-t-il.
Estimant que le ministère de l’Intérieur et la Cour constitutionnelle, placés à chaque bout de la chaîne électorale, constituent les verrous institutionnels contre l’alternance démocratique, il fait la part belle à l’organisation des élections au Gabon, où «tout, absolument tout de la pratique électorale justifie le désamour national pour le bulletin de vote». Et pourtant, poursuit-il, «il nous faut retrouver de l’envie au vote». «Il nous faut retrouver de l’envie au vote, et surtout, défendre et sécuriser désormais notre propre vote, que de manière naïve, chacun a toujours abandonné dans l’urne, à la merci de la manipulation», ajoutant : «La sécurisation de notre vote, qui doit s’entendre de l’implication personnelle et raisonnable du citoyen à la sauvegarde de la sincérité du scrutin relève de l’approche participative».
Pour Moukagni-Iwangou, le régime en place est définitivement coupé des populations. D’où son incapacité à prendre la mesure des choses et à respecter la volonté populaire. «Après avoir fait la preuve objective de son incapacité à̀ partager au peuple la prospérité promise et disponible, (le pouvoir PDG) raté toutes les occasions de se réconcilier avec lui par des élections honnêtes et transparentes», dit-il, poursuivant : «Pour parvenir à ses fins et se perpétuer au pouvoir, le régime des Bongo qui n’a jamais reçu l’onction du peuple, ne l’a emporté́ jusque-là et ambitionne de le faire à l’avenir, qu’avec la complicité active de 2 intervenants majeurs de la procédure électorale». «Affranchi de l’obligation de solidarité, un ministre de l’Intérieur a eu le mérite d’un repentir, en avouant sur la place publique que le titulaire de cette charge détient les clés de la fraude au Gabon (…) Dans le cadre d’une cérémonie associative largement relayée par la presse officielle, le ministre de l’Intérieur a publiquement appelé à la candidature d’Ali Bongo Ondimba pour l’élection de 2016, et à cette occasion, il a ostentatoirement exhibé les sommes nécessaires au règlement de sa caution», a-t-il déploré, avant de dénoncer le fait que la Cour constitutionnelle entretient, selon lui, «un conflit d’intérêts permanent, qui ne peut garantir à tous les justiciables, le droit à̀ un procès équitable». Fort de ce qui précède, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou sollicite «la supervision des Nations unies, dans la préparation, la programmation, l’organisation et la proclamation de l’élection présidentielle de l’année 2016 au Gabon»